Engagement : Cœur de serviteur

Prédicatrice : Jéma Taboyan

Date :
Dimanche 14 février 2021
Références :
Philippiens 1.27-2.11

Écouter la prédication en ligne

Télécharger le fichier audio

Nous sommes dans un jour particulier, celui de l’installation « officielle » de votre pasteur. Vous l’avez déjà accueilli depuis quelques mois déjà. Pourquoi cette installation ? Parce que votre Eglise fait partie d’une grande famille, l’UEEL. Le pasteur d’une Église locale fait partie d’un corps pastoral, il est pasteur de l’union.
Timothée a été reçu par la commission des ministères et c’est la Commission Synodale qui le nomme comme pasteur dans cette Église. Cette installation signifie cette nomination.

Ensemble, tous ensemble, nous avons la mission d’édifier l’Eglise. Et pour cela, Dieu donne à son Eglise des ministères. Oui, chaque ministre, est don de Dieu.
Comment allons-nous le faire ? Pas uniquement Timothée, mais ensemble, Timothée, avec vous, avec les responsables, membres, sympathisants de cette Église.
Comment nous allons servir ?

Dans quel état d’esprit, dans quelles dispositions de cœur ?
Si vous deviez faire une liste de critères pour décrire le cœur de serviteur, que mettriez-vous ? L’écrire sur votre feuille…
Le sujet est vaste et nous pourrions y passer de longues heures.
Je vous invite non à un exposé exhaustif mais à trouver la réponse dans un passage de la Bible.

Nous lirons : Philippiens 1.27-2.11

27 Quoi qu’il en soit, menez une vie digne de l’Evangile du Christ, en vrais citoyens de son royaume. Ainsi, que je vienne vous voir ou que je reste loin de vous, je pourrai apprendre que vous tenez bon, unis par un même esprit, luttant ensemble d’un même cœur pour la foi fondée sur la Bonne Nouvelle, 28 sans vous laisser intimider en rien par les adversaires. C’est pour eux le signe qu’ils courent à leur perte, et pour vous celui que vous êtes sauvés. Et cela vient de Dieu. 29 Car en ce qui concerne le Christ, Dieu vous a accordé la grâce, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. 30 Vous êtes en effet engagés dans le même combat que moi, ce combat que vous m’avez vu soutenir et que je soutiens encore maintenant, comme vous le savez.

1 N’avez-vous pas trouvé dans le Christ un réconfort, dans l’amour un encouragement, par l’Esprit une communion entre vous ? N’avez-vous pas de l’affection et de la bonté les uns pour les autres ? 2 Rendez donc ma joie complète : tendez à vivre en accord les uns avec les autres. Et pour cela, ayez le même amour, une même pensée, et tendez au même but. 3 Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant ; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes ; 4 et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celles des autres. 5 Tendez à vivre ainsi entre vous, car c’est ce qui convient quand on est uni à Jésus-Christ. 6 Lui qui, dès l’origine, était de condition divine, ne chercha pas à profiter de l’égalité avec Dieu, 7 mais il s’est dépouillé lui-même, et il a pris la condition du serviteur. Il se rendit semblable aux hommes en tous points, et tout en lui montrait qu’il était bien un homme. 8 Il s’abaissa lui-même en devenant obéissant, jusqu’à subir la mort, oui, la mort sur la croix. 9 C’est pourquoi Dieu l’a élevé à la plus haute place et il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, 10 pour qu’au nom de Jésus tout être s’agenouille dans les cieux, sur la terre et jusque sous la terre, 11 et que chacun déclare : Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.

Notre péricope commence par :

  • menez une vie digne de l’Evangile du Christ, en vrais citoyens de son Royaume

Et finit par :

  • et que chacun déclare : Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.

Et au milieu, notre texte nous explique dans quel état d’Esprit nous pouvons le faire, il nous décrit le cœur de serviteur.
Avant d’entrer dans le détail, regardons ce début et fin qui sont essentiels. Ils encadrent notre servir, lui donnent un sens.

  • Point de départ : Pourquoi nous servons ? Parce que nous avons reçu l’Evangile du Christ. Parce que nous sommes citoyens de son Royaume.

Parce que nous avons reçu la bonne nouvelle de l’amour de Dieu, du salut qui nous est accordé en Christ, du pardon de nos péchés, de la vie Eternelle. Parce que nous sommes citoyens du Royaume de Dieu, nous allons VIVRE les valeurs du Royaume, les principes de ce Royaume et répandre autour de nous le parfum du Royaume de Dieu.

  • Point d’arrivée : Quel objectif visons-nous ? Pour quoi nous servons ??? pour Glorifier Dieu ! que chacun, moi compris, déclare : Jésus-Christ est Seigneur. Ma vie, mon service deviennent une déclaration : JC est Seigneur, à la Gloire de Dieu le Père.

Je m’engage à servir, dans l’accueil, auprès des jeunes, des enfants, des 60, dans l’équipe ménage, dans la technique, je fais des photocopies, j’envoie des emails, je visite les malades, je reçois du monde…

En vrais citoyens du Royaume de Dieu… pour glorifier Dieu, révéler un aspect de qui il est.
Comment ? Les moyens utilisés doivent être cohérents avec l’objectif visé.

On pourrait tomber dans deux pièges :

  1. La fin justifie les moyens !!! et du coup faire n’importe comment pour arriver à ses moyens
  2. Peu importe la fin, pourvu que le chemin soit sympa ! et on oublie pourquoi nous faisons ce que nous faisons.

Puisque servir, travailler en équipe sont des choses bien concrètes, notre texte nous parle concrètement de notre cœur.
Je vais relever juste trois éléments, trois attitudes…. Il y en aurait bien d’autres.
Juste trois pour pouvoir les méditer, les mettre en pratique dans notre service, dans nos équipes.

Unité

L’unité, la communion, un thème qui revient si souvent quand la Bible nous parle de relations.
Disons-le franchement, cette unité peut nous faire peur.
Est-ce qu’il s’agit de penser la même chose, d’être des clones ? Est-ce rentrer dans un moule ?
Pourtant, cette exhortation est tellement présente dans la Bible :

1 Cor 10.11 : soyez parfaitement unis

Jésus prie pour que ses disciples soient parfaitement UN.
Etre UN, avec qui je vis cette union, communion ?

  • Est-ce avoir la même opinion ?
  • Est-ce servir de la même façon ?
  • Est-ce avoir les mêmes loisirs, les mêmes goûts ?

Paul nous décrit cette unité :

  • Il s’agit d’avoir les uns pour les autres de l’amour, de l’affection. La communion se vit dans le lien d’amour que nous avons les uns pour les autres. AIMER les personnes avec qui je travaille.
  • Avoir de la bonté les uns pour les autres. Chercher le bien de l’autre, être bon et non méchant envers l’autre. Bienveillant et non suspicieux.
  • Tendre à vivre en accord, arrêter de nous disputer pour tout ce qui nous met en désaccord.
  • Tendre au même but.
  • Quand nous servons chacun et ensemble le Seigneur et désirons manifester sa gloire, alors ce but poursuivi ensemble est notre point de mire : avancer ensemble. Du coup, nous nous mettrons d’accord pour y aller. Il n’y aura absolument pas de place à la rivalité. Pourquoi ? Parce que l’enjeu n’est pas notre vaine gloire (me battre pour MON opinion, pour Mon idée…), mais la gloire de Dieu. Pas de place à l’esprit de contradiction, parce que nous désirons tellement aller de l’avant, que nous nous mettrons d’accord, nous accepterons que ce but poursuivi ne peut supporter le désaccord.

Comment y arriver ?

Paul nous dit que c’est en Christ que nous avons trouvé un réconfort, dans l’amour un encouragement, par l’Esprit, une communion.

C’est en étant en Christ, chacun que nos serons unis les uns aux autres.

C’est en accueillant le même Esprit, en le laissant vivre en nous, œuvrer en nous et nous transformer que nous serons en communion entre nous.

En fait, l’unité, la communion et une question d’intimité de chacun avec le Christ. Avoir le même point de départ : nous sommes citoyens du Royaume de Dieu et avoir le même objectif : glorifier Dieu, proclamer que JC est Seigneur. Du coup, nous serons en communion, unis les uns aux autres.

Humilité

  • Par humilité … Comment reconnaissons-nous quelqu’un d’humble. Non pas dans le fait qu’il se sous estime ou qu’il se rabaisse mais plus dans le fait qu’il élève les autres, les considèrent plus importants qu’eux !
  • Ce n’est pas tant le regard sur soi que sur les autres qui comptent.
  • Pas d’esprit de rivalité : pas de comparaison. Le service chrétien n’est pas une compétition entre nous. Franchement, dans l’Eglise, nous ne sommes pas là en compétition pour savoir qui fait mieux, qui fait plus. Nous pouvons si facilement tomber dans ce piège : qui prêche le mieux, qui fait le ménage le mieux, qui enseigne le mieux, qui cuisine le mieux, qui dirige le mieux…
  • ni de vaine gloire. Je ne sers pas pour moi-même, pour qu’on voie mes capacités, mes talents, mes compétences. Pour recevoir de la reconnaissance, des félicitations… tout cela serait « vaine gloire », un vain désir de nous mettre en avant.
  • Le service, le ministère me donne des responsabilités, plus que des droits. Attention à nos titres, etc. L’autorité = permettre, « autoriser » ceux qui dépendent de nous à vivre leur vocation, à mettre aux services des autres leurs dons. Par humilité, je serai poussée à regarder non à mes propres qualités, mais à celles des autres pour les aider à les développer, à les mettre au service de la communauté.

Persévérance

  • C’est une valeur difficile à vivre.
  • Que veut dire la persévérance ? Etre ferme, constant, durer, aller jusqu’au bout…
  • Sur notre route, un rien pourrait nous arrêter, nous décourager. Un résultat attendu qui n’est pas là, un encouragement. Une fatigue.
  • Paul est très pragmatique et avertit ses lecteurs en disant ; ne vous laisser pas intimider par les adversaires.
  • L’opposition est de toute sorte.
  • Dans mon service, il y aura toujours quelque chose ou quelqu’un pour m’empêcher, pour m’intimider, pour m’arrêter dans mon élan.
  • Des raisons toutes valables : liée à moi-même : Je n’ai pas le temps, je n’ai pas la force, je n’ai pas le courage… je n’ai pas la santé, je n’ai pas la capacité.
  • Liées aux autres : mépris, découragement, critiques, opposition…
  • Et devant la souffrance ? Naturellement, nous évitons la souffrance.
  • La persévérance consiste à aller jusqu’au bout de notre mission, malgré tout, malgré l’opposition.
  • Comment ?

Regardons à notre Seigneur Jésus :

  • Uni à son Père, en communion avec lui, il a vécu sa mission. Uni avec ses disciples il les a encouragés à demeurer unis en lui et les uns avec les autres.
  • Il a servi avec humilité. Lui qui mérite toute gloire et honneur, il s’est fait serviteur. Il est venu non pour être servi, mais pour servir. Il s’est abaissé pour rejoindre le rang des pécheurs, de l’adultère au fanfaron, du religieux arrogant au péager voleur… Il s’est abaissé pour prendre la place d’esclave.
  • Il a persévéré. Il est allé jusqu’au bout. Alors qu’on l’insultait, on lui lançait : mais pour qui tu te prends ! On le méprisait… Il est allé jusqu’au bout. A Gethsémané, alors que son heure était proche, il aurait tant voulu ne pas être obligé d’aller jusqu’au bout… Mais il n’a pas lâché, il a persévéré. Il n’a pas voulu éviter la souffrance, il a vécu la croix.

Voilà l’exemple du cœur de serviteur qui est devant nous.

Nous sommes enfants de Dieu, appelés à ressembler à Jésus, à le suivre, à être conforme à lui, à suivre son exemple.

Pourquoi ?

Le Seigneur va former notre caractère pour nous rendre le servir.

Devant ces trois mots, et ne serait-ce ces trois mots, nous pourrions avoir des réactions différents.

  • Soit on se dit : pas de soucis, c’est exactement moi cette description… Du coup, ce texte n’est pas pour vous !

 

Mais devant l’exemple du Christ, nous sommes obligés de constater que nous sommes loin d’avoir cette unité, humilité et persévérance.

Qu’allons-nous faire ?

Allons-nous conclure que nous sommes inaptes pour le service :

  • Ah oui, voilà la preuve que je ne peux pas servir, je n’ai pas ce cœur de serviteur et je laisse cela aux autres, aux plus saints que moi…

Texte de Paul est-il là pour me décourager, me culpabiliser…

A quoi cela sert une prédication qui nous fait prendre conscience de nos limites, de nos manquements…

Nos manquements ne nous rendent pas inaptes, mais plus dépendants de Dieu.

Nous pouvons aussi décider de demander à Dieu nous y aider, demander au Christ de venir nous donner l’unité, l’humilité et la persévérance qui nous manquent.

Approchons nous de lui, demandons lui de nous donner ce dont nous avons besoin : Unité, humilité ou persévérance…

Car nous voulons mener une vie digne de l’Evangile, en vrais citoyens de son Royaume… Tendre à vivre dans l’unité, l’humilité et la persévérance, car c’est ce qui convient quand on est uni à JC, nous désirons vivre et servir le Seigneur afin que chacun déclare que JC est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

Commentaires fermés.