Date : Dimanche 5 mars 2023 Références : 1 Samuel 8 (Cliquer ici pour lire le texte)
Il y a quelques semaines nous avions passé du temps à étudier ce que Dieu a fait dans la vie de Gédéon.
Je ne vais pas revenir sur tout ce qu’a fait Gédéon mais on peut se souvenir qu’après avoir libéré Israël des madianites il s’est vu proposé la royauté et qu’il l’a refusée. Déjà alors, les membres du peuple d’Israël commençaient à vouloir faire comme les peuples qui les entourent et se choisir un roi. Cette envie de roi est restée et c’est bien des années plus tard que nous allons la voir ressurgir, dans le 1er livre de Samuel.
A l’époque de Gédéon c’est le prophète Élie qui avait pu mettre en garde le peuple contre le fait d’avoir un roi. Désormais Élie est mort et c’est Samuel, son disciple qui est prophète et prêtre qui devra jouer ce rôle d’avertissement du peuple.
«Établis sur nous un roi ».
C’est ce que le peuple demande à Samuel. Ils n’ont rien à reprocher au service qu’il a accompli pour eux, mais il devient vieux et ses successeurs ne se sont pas des hommes droits, cela ne leur va pas. Bien-sûr cette simple insatisfaction face à la situation présente ne suffit pas à expliquer pourquoi ce peuple qui n’a jamais eu de roi en veut maintenant un. Si Israël veut un roi c’est parce que les peuples qui l’entourent ont des rois. Mais cette envie de se pourvoir d’un roi humain revêt également un rejet de Dieu, et c’est d’ailleurs Dieu lui-même qui le dit à Samuel : « Ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi. ». On peut déjà noter que même dans l’offense qu’il reçoit Dieu reste bon envers son serviteur Samuel. Il a le souci que Samuel ne soit pas blessé par cette demande car il n’a rien fait de mal. Même dans cette situation que Dieu ne cautionne pas, il reste bon et miséricordieux, et nous aurons l’occasion de voit cela plus ne profondeur la semaine prochaine. En tout cas les choses sont posées : la demande du peuple d’avoir un roi est un rejet de Dieu. Et c’est tout à fait logique et assez facile à comprendre : Jusqu’à maintenant c’est Dieu qui dirige directement ce peuple, et maintenant ce peuple veut être dirigé par un roi. Forcément ce roi va venir prendre la place de Dieu en ce qui concerne la gouvernance de ce peuple. Mais cette demande, ce rejet de Dieu va plus loin que ça. Regardons un peu ce qu’avait le peuple d’Israël jusque-là. Ils étaient gouvernés par Dieu lui-même. Le peuple d’Israël est le seul peuple qui a été gouverné directement par Dieu lui-même, et ils ont préféré troquer cette situation contre la situation de tous les autres peuples : être gouverné par un roi. Cette demande nous parle en fait de la relation de ce peuple avec son Dieu, une relation qui, on le sait, a souvent été en dents de scie. A ce moment-là, si ces hommes demandent un roi c’est qu’ils n’ont pas réellement compris la relation que Dieu veut avoir avec eux, ils n’ont pas réellement compris l’identité que cela leur donne. En regardant les autres peuples ils voient cette théocratie comme une différence à gommer, par comme l’immense richesse qu’elle est.
Forcément, par écho cela nous parle aussi de la relation que Dieu veut avoir avec nous. Dieu veut avoir une vraie place dans nos vies, non pas pour y prendre simplement de la place, mais pour avoir une vraie relation avec nous ! Pourquoi chercher à échanger Dieu ou à le remplacer ? C’est inutile, tous ces remplacements seront toujours en dessous de l’original.
Mais voilà, le choix est fait, et Dieu dit à Samuel d’accepter toutes les demandes du peuple.
Les avertissements
Cependant, Samuel va tout de même exposer clairement au peuple quels seront tous les droits du roi et il met clairement en avant qu’avec un roi les choses vont changer pour les membres du peuple : il prendra leur fils pour en faire des soldats, il prendra aussi leurs filles à son service, il prendra une partie de leurs terres et il leur imposera des taxes. Il monopolisera aussi leurs serviteurs et leurs servantes, et il prendra une part sur leurs troupeaux. Et après tout cela si le peuple veut se lamenter devant Dieu, Dieu ne les écoutera pas (v19). Dieu consent à leur donner ce qu’ils demandent, mais il attend qu’en face ils prennent leurs responsabilités et acceptent les conséquences de leurs choix. C’est pour cela que ce moment d’explication est très important : lorsque le roi fera tout ce que Samuel a annoncé, le peuple d’Israël ne pourra pas dire qu’il ne savait pas que cela allait arriver. Dans cet épisode Dieu se montre très pédagogue. Il sait que le choix du peuple n’est pas le bon choix mais il choisit de le laisser faire ce choix en prenant soin de l’avertir de ce qui va réellement arriver. En voyant tout cela on aurait pu penser que le peuple renonce à cette envie d’avoir un roi face à tous ces avertissements, qu’il revienne à Dieu comme il l’a fait dans le passé. Mais non, pas cette fois. Juste après cette liste d’avertissements de Samuel il nous est dit : « Le peuple refusa de tenir compte des avertissements de Samuel. Les israélites insistèrent en déclarant : Qu’importe ! Nous voulons quand même un roi. » Je ne peux m’empêcher d’y voir une attitude enfantine, puérile, comme celle d’un enfant qui a décidé qu’il voulait quelque chose et qui fera tout pour l’avoir. Cela me rappelle un épisode de mon enfance. Je devais avoir à peu près 5 ans, et j’étais avec mon père qui buvait un whisky. Je lui ai demandé de me montrer ce qu’il y avait dans son verre et puis je lui ai demandé de goûter. Bien-sûr il a refusé et j’ai commencé à insister. Il a dû me dire quelque chose comme « Ce n’est pas pour les enfants et de tout façon tu n’aimerais pas » et j’ai dit « Mais si je te promets, je vais aimer ». Je l’ai tellement tanné qu’il a fini par me faire goûter, surtout pour me donner une leçon. Et bien-sûr j’ai détesté, ça m’a brûlé la bouche et la gorge. J’aurais dû écouter ses avertissements. Le peuple d’Israël aurait dû écouter les avertissements de Samuel et de Dieu à travers lui. Écouter les avertissements dans notre vie, est-ce toujours aussi facile que ça ? Je crois que nous nous trouvons assez souvent dans des situations où nous savons très bien quels sont les avertissements de Dieu pour nous. Mais est-ce que nous choisissons toujours de les écouter et de les suivre ? Comme le peuple d’Israël a été tenté de faire comme les autres peuples nous sommes souvent tentés de faire comme les autres, de suivre les conseils des autres au-dessus des conseils et des avertissements de Dieu et donc de réduire petit à petit la royauté de Dieu dans nos vies.
Conclusion
Pourquoi chercher ailleurs ce que nous avons déjà ? Si nous avons Dieu dans notre vie c’est lui que nous devons écouter. Il n’y a pas meilleur conseil que le sien, il n’y a pas plus grand amour que le sien, alors tournons-nous vers lui et lorsque les questions surgissent sur notre identité, sur notre différence, sur la voie à suivre, courrons à lui.