Prédicateur : David Kugler
Date : dimanche 23 août 2020 Références : Marc 5 : 21 - 24 & 35 - 43
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Bonjour, laissez-moi, juste avant de partager quelques réflexions, vous dire tout le plaisir que j’ai de pouvoir le faire, avec vous ce matin. Je ne sais pas qui a eu l’idée, il y a quelques années, de proposer que nos trois communautés puissent vivre ensemble les cultes d’été, mais je trouve vraiment que c’est une tellement bonne idée de pouvoir nous enrichir spirituellement les uns les autres pendant ces deux mois, de nous fortifier, nous encourager et de nous permettre d’être bénis ensemble.
La Bible, la parole de Dieu est une bénédiction, la plus grande peut être, et je vous propose de l’ouvrir pour lire ensemble, une courte histoire de la vie de Jésus dans les évangiles, dans l’évangile de Marc 5 du verset 21 à 24 et du verset 35 à 43.
Convictions scientifiques
Un beau matin, Ernest Rutherford, qui était prix Nobel de chimie en 1908, reçoit un appel d’un de ses collègue qui était prof également. Son ami lui confie qu’il a un gros problème avec un étudiant sur une question de physique. En fait, il a posé une question de physique dans un devoir, l’étudiant lui a répondu, et il veut lui mettre zéro pour sa réponse, alors que l’étudiant réclame lui qu’un lui mette un vingt. Du coup, le professeur et l’étudiant se sont mis d’accord pour faire appel à un arbitre impartial qui pourrait déterminer qui a raison et qui a tort.
La question du devoir de physique qui pose problème était « montrer comment avec l’aide d’un baromètre, peut-on calculer la taille d’un immeuble. »
L’étudiant avait répondu la réponse suivante, on prend le baromètre, on l’attache au bout d’une corde on monte en haut de l’immeuble, on laisse tomber le baromètre jusqu’en bas de l’immeuble, on marque la corde, on remonte la corde on marque la corde et à la fin on à la taille de l’immeuble : la taille de la corde plus la taille du baromètre.
L’étudiant en soit avait raison puisqu’il répondait concrètement et pleinement à une question qui lui avait été posée et il donnait une vraie solution mais le problème qui se posait là était que ce n’était absolument pas la solution qui était attendue par son professeur ! On ne pouvait pas lui donner ses examens avec cette réponse qui était plus une réponse de logique que de physique.
Rutherford voulut donner une autre chance à l’étudiant en lui demandant à nouveau « est ce que vous pouvez me trouver une autre solution pour calculer la taille de l’immeuble, une vrai solution, pas celle que vous m’avez donnée, en ayant un raisonnement purement scientifique ».
L’étudiant en question lui proposa alors une dizaine d’autres solutions, différentes, mais qui étaient toutes du même acabit, comme par exemple : on laisse tomber le baromètre du haut du toit, on chronomètre son temps de chute et après on utilise la formule x=gt carré/2 pour trouver la distance et donc la taille de l’immeuble.
Des solutions avec la position du soleil, avec la position et le poids du baromètre, si en montant l’escalier, si à chaque fois on met une trace pour dupliquer la taille du baromètre,
On peut faire osciller le baromètre en haut de l’immeuble et calculer en fonction des oscillations la taille de l’immeuble par rapport à la longueur de la corde et enfin l’ultime solution qui est d’aller dans l’immeuble, au sous-sol, rencontrer le gardien et de lui proposer de lui donner ce beau baromètre en échange de la taille de l’immeuble.
C’est à ce moment-là que Rutherford lui a demandé si il connaissait la bonne réponse , en tout cas la réponse qu’on attendait de lui. Et là, l’élève en question lui a répondu, oui, je sais exactement ce que vous voulez, par rapport à la pression du baromètre, je connais la formule, évidement, mais j’en ai juste marre que l’on m’explique qu’il n’y a qu’une façon penser. Puisque évidement la formule était de calculer la pression atmosphérique au bas de l’immeuble, celle en haut de l’immeuble et d’en déduire du coup la taille de l’immeuble par rapport à la différence de pression atmosphérique.
On raconte cette histoire car l’étudiant en question était Niels BOHR et il reçut, lui aussi, le prix Nobel de physique quelques années plus tard .
Convictions spirituelles
Combien de fois, en matière de conviction spirituelle, me suis-je trompé ? Combien de fois, croyant connaître Jésus-Christ, croyant savoir qui il est et ce qu’il attend de moi, n’ai-je pas connu la vérité ?
Je suis né dans une famille chrétienne, j’ai « baigné » dans l’Église depuis toujours, je lis la Bible depuis que je sais lire, j’ai écouté des milliers de prédications, des centaines d’études bibliques, partagé un nombre incalculable de conversations avec des sœurs et des frères, des pasteurs, des missionnaires…
Et pourtant…?
La raison du choix de ce texte et du partage avec vous de quelques réflexions à son sujet m’est venu cet été, d’une discussion avec une amie, qui se posait des questions sur Jésus et sur sa façon de parler aux personnes de son époque. Elle me parle de ce texte de Marc 5.
Et elle me dit : « Tu vois là, je crois que les gens de l’époque n’ont pas dû saisir véritablement ce qu’il a voulu dire, et nous, est-ce que nous entendons, est-ce que nous comprenons ce qui nous est dit ? »
Alors, moi, plein de toutes assurances, remplit de ma connaissance, je suis membre du conseil de l’Église Évangélique Libre de Nîmes, je m’apprête, comme Philippe, à l’Eunuque Éthiopien, à lui ouvrir le difficile accès à la Parole du grand Dieu Vivant.
Il fallait qu’elle comprenne qui était Jésus et comment Il parle à ses enfants.
Grace à moi, elle allait sûrement être touchée de la façon dont Jésus s’adressait à elle et voulait la changer.
Relecture du texte Marc 5 du verset 21 à 24 et du verset 35 à 43
Quelques extraits choisis
Il parlait encore quand des gens arrivèrent de chez le chef de la synagogue et lui dirent : « Ta fille est morte. Pourquoi déranger encore le maître ? »
Et il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques.
Il entra et leur dit: « Pourquoi faites-vous ce tumulte et pourquoi pleurez-vous ? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort. »
Ils se moquaient de lui. Alors il les fit tous sortir.
Bon c’est vrai, les personnes de l’époque, ont quelques problèmes de compréhension.
Ils furent [aussitôt] remplis d’un grand étonnement.
Jésus leur adressa de fortes recommandations pour que personne ne le sache
et demanda qu’on donne à manger à la jeune fille.
Et alors c’est moi qui ai commencé à avoir du mal à comprendre…
Aucune prédication, pas de sermon, pas de message d’évangélisation, (c’était un peu tôt pour l’époque, mais vous voyez ce que je veux dire).
L’occasion était pourtant tellement favorable, une résurrection, une enfant ! Mais qui n’aurait pas profité de cet extraordinaire évènement pour annoncer que Jésus était bien celui qu’Il annonçait ; le fils de Dieu.
Au contraire, Il leur demande de ne pas le dire.
Je suis ressorti perplexe de cette conversation.
Où aurais-je été lors de ce miracle, dehors avec ceux qui criaient et pleuraient ?
Avec Pierre et Jacques ?
Avec les parents ?
Que comprendre ce que Jésus a voulu veut me dire dans ce texte ?
Il n’a même pas dit pas aux parents ce qu’ils auraient dû faire ou ne pas faire, croire ou ne pas croire pour que leur fille soit guérie.
J’y ai repensé souvent…
Et en y repensant sur les routes de mon été, quatre réflexions sont remontées. Quatre pensées que je vous propose de partager avec vous maintenant. Ce furent mes idées et vous pouvez les prendre avec vous, pour continuer à y réfléchir et les façonner pour qu’elles deviennent les vôtres avec l’aide du Saint-Esprit.
Nous ne connaissons pas suffisamment Jésus
La première est essentielle : je suis vraiment désolé de vous le dire mais nous ne connaissons pas suffisamment Jésus
Lui nous connaît, parfaitement, complètement, plus que nous nous connaissons nous même. Il connaît nos besoins, mieux que nous, Il sait tout de nous, mais nous ne le connaissons pas suffisamment.
Dans le texte que nous avons lu, quelle aurait été ma logique ? Déjà, qu’il arrive à temps pour guérir la jeune fille. Mais non ! Il prend son temps. Il sait qu’elle est mourante mais il guérit une femme qui lui avait touché le vêtement, elle est guérit, ça aurait dû suffire mais non il s’arrête. Il lui parle, il prend le temps de cette rencontre et pendant ce temps, la jeune fille meurt. Qu’aurais je pensé de Jésus à ce moment-là ? Bon là, on connaît la suite, mais sur le coup ? Vous savez, Il fait pareil avec son grand ami Lazare. Il arrive après sa mort et pourtant, il avait été prévenu qu’il fallait se dépêcher.
Je ne connais pas suffisamment mon Seigneur. Peut-être, veut il me dire deux petites choses au sujet du temps et de la mort. Peut-être, veut il me dire que son temps n’est pas mon temps ? Peut-être, peut-il aussi me dire que sa vision de la mort n’est pas la même que la mienne ? Cela est peut-être dur à entendre ou à comprendre, surtout si notre cœur se trouve en deuil. Mais pour ceux qui ont donné leurs vies à Jésus Christ, la mort n’est pas une fin.
Et est-ce que je ne donne pas trop d’importance à la mort physique comparé à la mort spirituelle de ceux qui m’entourent ?
Je ne peux imposer une quelconque vérité à autrui
La deuxième réflexion découle de la première. Si je ne connais pas suffisamment Jésus, je ne peux imposer une quelconque vérité à autrui. Ce n’est pas le mot « vérité » qui est important là mais le mot « imposer ». Je dois me répéter cela sans arrêt car c’est une tentation réelle et régulière qui est celle de vouloir forcer les autres à croire. Le mot qui est important là ce n’est pas « croire » mais « forcer ». Mais enfin Seigneur, Dieu tout puissant, une parole de toi suffirait pour que cette personne-là devant moi, tombe à genoux et te donne sa vie. « Oui », me réponds le Seigneur, c’est vrai mais comme tu l’a si bien dit, c’est moi l’Éternel qui sauve.
Et puis si je pouvais ôter ce truc qui est dans l’œil de mon frère, ce petit bout de paille qui m’agace et qui empêche toute le monde d’avancer.
Comment peux-tu dire à ton frère : « Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil », toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère.
Luc 6 v 42
Je ne connais pas assez Jésus, son temps n’est pas le mien, je n’ai absolument pas le droit d’imposer ma vérité à quiconque et voici ma troisième réflexion au sujet de ce texte.
Sa puissance s’exprime souvent dans l’intimité.
Ce sont des mots qui ne vont pas trop ensemble, non ? : puissance et intimité.
Nous nous trompons quelques fois sur notre définition de la puissance de Jésus.
Quels bouleversements dans la vie des parents de cette jeune fille, cela doit exploser dans leurs têtes, dans leurs cœurs. Imaginez-vous ce qu’ils vivent entre la maladie, la mort de leur enfant.
Et puis ces gens qui crient, qui hurlent, qui envahissent leur maison.
Tous attendent le miracle, la manifestation de la puissance divine descendant du ciel en présence d’anges.
40 Alors il les fit tous sortir, prit avec lui le père et la mère de l’enfant et ceux qui l’avaient accompagné, et il entra là où l’enfant était [couchée]. 41 Il la prit par la main et lui dit: «Talitha koumi», ce qui signifie: «Jeune fille, lève-toi, je te le dis». 42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher. »
Le miracle a bien lieu mais il se réalise avec douceur, en prenant la jeune fille par la main et on ressent l’amour de Jésus dans ces mots « jeune fille, lève-toi ». Comme les mots que lui disent ces parents le matin, simplement, pour démarrer une nouvelle journée.
Alors bien sûr, la puissance de Dieu, de Jésus Christ et du Saint d’Esprit s’exerce aussi de façon collective, visible, extraordinaire et bientôt, celle-ci sera manifestée aux hommes et à la création de toute de la terre.
Mais soyons aussi assurés que notre Seigneur souhaite venir dans l’intimité de nos maisons, dans nos lieux de vie, pour se trouver seul avec nous et nous prendre la main et nous dire avec douceur : « ma fille, mon garçon, lève toi, tu es vivant. »
Donnez à manger à la jeune fille
Et enfin, pour finir, cette quatrième petite remarque, qui n’est pas grand-chose, qui correspond à ces quelques petits versets qui passent quelques fois inaperçues, comme ça en fin de texte. Les derniers mots de ce passage « Jésus demanda qu’on donne à manger à la jeune fille. »
Il vient juste de la faire revenir de la mort. Il est le roi des rois, le fils de Dieu et de quoi se soucis t’il ? De la faim et de la santé physique de cette jeune fille.
J’ai compris cela aussi, si je souhaite reproduire l’amour de mon Seigneur, tenter de lui ressembler, je dois être attentif au bien être, à la santé physique et je l’étends à la santé psychologique et relationnelle de mes sœurs de mes frères, mais aussi des personnes que je côtoie au quotidien.
Comment ne pas voir là l’importance que Jésus donne à ce que cette jeune fille soit bien nourrie, et se dire que notre vie est un tout pour lui. Il ne nous accompagne pas seulement dans nos moments de prières, dans nos cultes, mais aussi dans nos repas, dans nos fêtes, dans notre travail, dans nos loisirs.
Cela est quand même extraordinaire non ?, Les recommandations de Jésus aux parents : il demande à que son miracle ne soit pas relaté mais à ce qu’on donne à manger à la jeune fille.
Nous ne connaissons pas assez Jésus.
Le jour où j’ai discuté avec mon amie, ce n’est pas moi qui lui ai ouvert la parole de Dieu, c’est elle qui l’a fait, pour moi.
Elle m’a permis de me forger quelques intimes convictions, que je vous ai partagées.
Elle m’a permis de me rappeler que le temps de Jésus n’était pas toujours le mien, qu’il ne m’autorisait pas imposer à qui que ce soit la vérité que je croyais être la seule. Veuillez m’excuser l’expression mais « c’est son job à lui ». C’est Lui qui envoie l’Esprit de vérité, et qui créé le fruit de la lumière qui consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.
Ce texte m’a redit aussi, car je l’oublie quelques fois, que Jésus voulait venir chez moi, dans mon intimité, quand je suis seul, côtoyer avec moi mes zones d’ombres, m’accompagner dans mes combats personnels intimes et faire éclater sa puissance, comme celle d’une résurrection.
Mon maître est dérangeable même quand les situations semblent désespérées.
Ils lui dirent: « Pourquoi déranger encore le maître ? »
Dès qu’il entendit cette parole, Jésus dit au chef de la synagogue : « N’aie pas peur,crois seulement. »
Et enfin, les enseignements de Jésus ne nous laisse, il me semble, jamais sans quelque chose à faire.
Mais nous le voyons dans ce texte, ce que nous avons à faire, en l’occurrence ici, donner à manger, être attentif au bien-être d’autrui, n’est pas une condition au miracle mais bien une conséquence de son action et de son amour.
Le bien que nous faisons n’est pas une condition pour obtenir le miracle, c’est le fruit, la conséquence, du miracle d’amour.
Comme pour nous dire, tout est accompli, mon amour a agi, la vie est possible, la marche est possible. Je suis là à vos côtés, je vous aime, je vous garde, je vous bénis et le fruit de cela sera votre action auprès des hommes et cette action ne sera peut-être pas seulement de relater mes miracles, mais aussi de prendre soin les uns de autres, de ceux qui souffrent, de ceux qui sont seuls ou incompris ou de ceux ont faim.
Il nous dit « Je sais que vous ne me connaissez pas assez, c’est la raison pour laquelle, je vous propose de me connaître un peu plus chaque jour, de comprendre qui je suis un peu plus en profondeur, jusqu’au jour où vous me verrez ».
Savez-vous, chères sœurs et chers frères que ce jour arrive ? Nous comprendrons alors ce que nous n’avions pas compris. Nous serons sûrement encore étonnés de découvrir ce que notre état de pécheurs ne nous permettait pas de concevoir.
Et là alors, nous pourrons dire, je connais mon Seigneur et mon Roi.
Amen.