Si Dieu existe, pourquoi le mal et la souffrance ?

Si Dieu existe, pourquoi le mal ? Si Dieu existe, pourquoi la souffrance ?

Ces dernières années, et même ces derniers mois, la France a connu des temps difficiles à cause des attentats. Cette violence a véhiculé une image très négative de la religion. D’après le discours de certaines personnes, non seulement la croyance en Dieu est mauvaise, car elle peut aboutir à la violence, mais en plus, cette violence leur fait dire que Dieu n’existe pas, car si Dieu existe, il ne permettrait pas tant de mal.

Ceux qui ont des objections contre la foi chrétienne posent souvent ces questions : si Dieu existe, pourquoi le mal ? Si Dieu existe, pourquoi la souffrance ?

Dans cette série de prédications sur la foi et la raison, j’aborde les questions qui peuvent nous être posées en tant que chrétiens. Il me semble que nous devons réfléchir à ces questions. L’apôtre Pierre nous donne cette instruction dans sa première lettre, au chapitre 3 verset 15 :

« Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison. »

L’une des missions du chrétien est de réfléchir à sa foi afin de pouvoir présenter de manière intelligible l’espérance qui est en lui. Comment aborder cette question du mal et de la souffrance ?

Remarquez que je traite des deux sujets en même temps : le mal et la souffrance. Ces deux sujets sont liés. Très souvent, la souffrance est causée par le mal. Par exemple : les guerres sont une cause de souffrance. Le mal est une source de souffrance. Quand on parle du mal, il faut donc aussi parler de la souffrance, et vice-versa.

Mais il arrive aussi que des souffrances ne soient pas causées par une personne. Par exemple, quand on tombe gravement malade, ou quand on perd une personne chère, ce n’est pas forcément à cause de quelqu’un, mais à cause de la fragilité de la vie. Donc la souffrance peut aussi être abordée comme un sujet à part entière. Ici, je vais traiter des deux sujets. Commençons par la question du mal.

[1. Si Dieu existe, comment expliquer la présence du mal ?]

Le mal est le thème le plus difficile à aborder en théologie. Je ne peux pas traiter cette question à fond. Je vais juste vous exposer pourquoi la présence du mal sur terre ne discrédite pas Dieu.

Certaines personnes pensent que la présence du mal sur terre prouve que Dieu n’existe pas. Car si Dieu existe, il ferait en sorte que le mal n’existe pas. Et comme ils voient le mal sur terre, ils en concluent que Dieu n’existe pas. Mais en réalité, dès que l’on reconnaît l’existence du mal, on reconnaît aussi l’existence de Dieu. Je m’explique :

Quand on pose la question : si Dieu existe, pourquoi le mal ? On présuppose que le mal existe, vous me suivez ?

Si on croit que le mal existe, on croit aussi que le bien existe. Si on croit que le bien et le mal existent, alors on croit qu’il y a une loi morale valable pour toute l’humanité. Une loi morale qui nous permet de dire : telle chose est bien, telle chose est mal. Si on croit qu’il y a une loi morale, d’où vient cette loi ? Elle vient de Dieu !

C’est pour cela qu’à chaque fois que l’on parle du mal, on présuppose l’existence de Dieu. Si Dieu n’existe pas, alors il n’a pas donné de loi morale. S’il n’y a pas de loi morale, chacun décide de ce qui est bien ou mal. Si chacun décide de ce qui est bien ou mal, il n’y a plus vraiment de frontière entre le bien et le mal. S’il n’y a pas de frontière entre le bien et le mal, le bien n’existe pas vraiment et le mal n’existe pas vraiment non plus. Si le mal n’existe pas, quel est le sens de la question de départ ? Si Dieu existe pourquoi le mal ? Mais de quel mal parle-t-on ?

J’espère que vous avez pu me suivre. Ce que je veux dire, c’est que la notion de bien et de mal nous vient de Dieu. Si on rejette Dieu, alors on rejette aussi la notion du bien et du mal. Donc quelqu’un  qui rejette Dieu ne peut pas parler du bien ou du mal puisque ce sont des notions que chacun définit comme il veut.

Beaucoup de non-croyants disent par exemple que le bien et le mal, c’est une histoire d’appréciation personnelle. « Pour toi telle chose est mal, pour moi ce n’est pas mal. » Du coup, plus rien n’est vraiment mal en soi. On se contente de dire son avis sur ce qu’on trouve mal, mais comme il n’y a pas de frontière claire entre bien et mal, chacun pense ce qu’il veut.

Cette manière de voir le monde se heurte pourtant à la réalité. Tout le monde sait au fond de lui qu’il y a une frontière entre le bien et le mal. Par exemple, on constate que chez tous les peuples, la vie a de la valeur. Quand on s’en prend à la vie de l’un de ses enfants ou l’un de ses proches, tout le monde est d’accord pour dire que c’est mal. Il y a donc bien une loi morale universelle qui ne dépend pas de notre appréciation personnelle.

Chaque être humain a conscience de la valeur de la vie parce que l’homme a été créé à l’image de Dieu. En revanche, si l’être humain est le fruit du hasard, si nous sommes seulement un assemblage d’atomes, nous n’aurions pas de valeur propre. Nous aurions seulement la valeur que les autres nous portent. Mais Dieu nous a créés à son image et c’est pour cela que nous avons une valeur propre, une valeur qui ne dépend pas du regard des autres.

Genèse 1.27 : Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu. Il créa l’homme et la femme.

Lorsque l’on a demandé à Jésus quel était le plus grand commandement, Jésus n’a pas pu donner une seule réponse, il en a donné deux. Matthieu 22.37-40 :

 «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. 38 C’est le premier commandement et le plus grand.
39 Et voici le deuxième, qui lui est semblable: tu aimeras ton prochain comme toi-même.
40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.»

Ces deux grands commandements sont inséparables. Jésus dit bien que le 2e commandement est semblable au premier. On ne peut aimer vraiment son prochain que si on aime Dieu. Parce que notre prochain est l’image de Dieu. Quand on rejette Dieu, on en arrive à des visions du monde où le mal n’est pas vraiment mal, où il y a des peuples supérieurs et des peuples inférieurs qu’on se permet de tuer ou de réduire en esclavage parce qu’ils ne seraient pas vraiment humains.

Pour revenir à la question du mal, je ne peux pas dire pourquoi Dieu permet le mal, mais quand je vois le mal sur terre, je suis révolté et cela me fait dire que nous sommes faits pour un autre monde.

Quand on sort un poisson de l’eau, il ne se sent pas bien, il s’aperçoit bien que quelque chose ne va pas. C’est parce qu’un poisson n’est pas fait pour vivre hors de l’eau, il est fait pour vivre dans l’eau. C’est pareil pour nous. Quand on voit tout le mal qu’il y a dans notre monde, on s’aperçoit que ce n’est pas normal, on ne se sent pas bien. C’est parce que nous ne sommes pas faits pour vivre dans un monde corrompu. Au fond de chacun de nous, nous savons que nous sommes créés pour vivre dans un monde meilleur. C’est le message que Jésus est venu apporter, il est venu annoncer le royaume de Dieu, là où il n’y aura plus de mal, plus de tristesse, plus de pleur.

Voici l’une des premières paroles de Jésus dans l’Évangile selon Marc : «Le moment est arrivé et le royaume de Dieu est proche. Changez d’attitude et croyez à la bonne nouvelle!» (Marc 1.15) Ce monde pour lequel nous sommes faits, Jésus est venu nous le rendre à notre portée. Passons maintenant à la question de la souffrance.

[2. Si Dieu existe, pourquoi la souffrance ?]

La première réponse à apporter face à quelqu’un qui souffre, c’est notre présence, c’est notre compassion, notre soutien et notre prière. Une personne dans l’épreuve a besoin de présence et de réconfort. C’est pour cela que la réponse principale de Dieu à la souffrance, c’est Jésus : Dieu parmi nous, Dieu avec nous.

Jésus avait des amis proches, parmi eux, il y avait Marie, Marthe et Lazare. Trois frères et sœurs. L’Évangile selon Jean nous relate le récit de Lazare. Celui-ci tombe très malade. Marie et Marthe envoient des messagers avertir Jésus afin qu’il vienne le guérir. Mais il arrive trop tard. Lazare est déjà mort. Voici ce que nous pouvons lire au chapitre 11, versets 32 à 35 :

Marie arriva à l’endroit où était Jésus. Quand elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit: «Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.» 33 En la voyant pleurer, elle et les Juifs venus avec elle, Jésus fut profondément indigné et bouleversé. 34 Il dit: «Où l’avez-vous mis?» «Seigneur, lui répondit-on, viens et tu verras.» 35 Jésus pleura. 36 Les Juifs dirent alors: «Voyez comme il l’aimait!»

Dans la suite du récit, Jésus fait ouvrir le tombeau qui était fermé depuis 4 jours, et il ressuscite Lazare. Pourquoi Jésus pleure-t-il alors qu’il sait qu’il va le faire revenir à la vie ?

Parce qu’il est touché par la souffrance de Marie et de ses proches. Verset 33 : « En la voyant pleurer, elle et les Juifs venus avec elle, Jésus fut profondément indigné et bouleversé. » Et verset 35 : « Jésus pleura. »

Si vous avez accepté Jésus dans votre vie, vous pouvez être sûrs que vous irez au ciel et que vous n’aurez plus aucune souffrance. Mais en attendant cet avenir, Dieu ne fait pas rien, il se tient présent à nos côtés et il pleure avec nous. Jésus n’a pas seulement été présent auprès de ceux qui vont mal. Il a montré sa compassion pour l’humanité en mourant sur la croix. Plus haut, on parlait du mal. La Bible nous apprend que le mal est présent en chacun de nous. Un jour ou l’autre, nous avons blessé quelqu’un par nos paroles ou nos actes. Et nous avons blessé Dieu par notre manque de respect envers lui et sa création. Jésus est mort pour être puni à notre place. Il a connu lui aussi la souffrance physique et morale parce qu’il a été trahi, humilié et mis à mort par les siens.

Que fait Dieu face à la souffrance ? Il souffre avec nous dans le présent et il nous propose la vie à venir dans son royaume.

J’ai entendu le témoignage d’une femme du nom de Annie Johnson Flint et j’aimerais vous le partager. Annie était écrivaine, elle a vécu au 19e siècle aux États-Unis. Cette femme a beaucoup souffert dans sa vie. Elle avait des problèmes des santés, elle a vécu avec le cancer, elle était aveugle, elle avait une polyarthrite rhumatoïde et elle était orpheline. Si quelqu’un peut parler de la souffrance, c’est bien elle. Voici ce qu’elle a écrit à propos de Dieu (traduction française arrangée par nos soins) :

Plus pénible est le fardeau, plus abondante est sa grâce
Plus dure est la corvée, plus abondante est sa force
Aux afflictions accrues, il accroît sa bonté.
Aux détresses multiples, il multiplie sa paix.

Et quand notre endurance s’en retrouve épuisée,
que bien avant midi toute force nous a quittés.
Et quand toutes nos ressources s’en retrouvent desséchées,
les dons de notre Père ne font que commencer.

(…)

Son amour est sans limites et sa grâce sans mesure.
Son pouvoir : les hommes n’en connaissent pas le contour.
Car de ses richesses infinies en Jésus, il donne, il donne et il donne toujours.

[Conclusion]

Pour conclure sur le mal et la souffrance, j’aimerais raconter une autre histoire, celle de Ashlyn Blocker, une jeune fille américaine. Quand sa maman a accouché, cet enfant n’a pas pleuré. Les médecins ont tout contrôlé et ils n’ont rien trouvé d’anormal à ce moment-là.

C’est à 8 mois que ses parents se sont vraiment rendu compte que quelque chose n’allait pas. Ce jour-là, ils l’ont emmené chez le médecin pour soigner une infection à l’œil. Elle avait une énorme écorchure à la cornée. Lorsque les médecins lui ont mis un produit dans l’œil, tout le monde dans la pièce à sursauté, car cela devait être douloureux, mais Ashlyn n’a pas bougé. À ce moment-là, on s’est rendu compte qu’elle ne ressentait pas la douleur.

Après plusieurs examens, on a découvert qu’elle avait une maladie rare. Elle ne ressent aucune douleur, ce qui est très dangereux. Dans un témoignage, ses parents racontent que lorsqu’elle était encore toute petite, ils lui mettaient des gants nuit et jour parce qu’elle pouvait se mordre les doigts jusqu’au sang sans s’apercevoir que ça lui faisait du mal. Ses parents ne pouvaient pas non plus savoir quand elle avait faim ou quand elle avait des irritations sur sa peau, parce qu’elle ne pleurait pas. En grandissant, cette fille a malheureusement eu beaucoup d’accidents. Aujourd’hui Ashlyn doit avoir 18 ans. Lors d’une rencontre avec un prédicateur, les parents ont témoigné que tous les soirs, ils prient pour que Dieu permette à leur fille de ressentir la douleur.

Toutes les douleurs, qu’elles soient physiques, morales ou sentimentales, servent à nous indiquer que quelque chose ne va pas. Ces douleurs nous poussent à trouver de l’aide. La plus grande douleur reste celle de l’âme et de la séparation avec Dieu.

Approchons donc de Jésus, lui qui est venu souffrir avec nous et pour nous. Lui qui nous accompagne dans le présent, et qui nous offre une vie à venir sans plus aucune souffrance.

Christian Huy

Sources :
Formation RZIM Academy 2017
Page web consultée en mai 2017 : http://www.gentside.com/insolite/l-039-incroyable-histoire-d-039-ashlyn-blocker-l-039-ado-qui-ne-ressent-pas-la-douleur_art46384.html

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