Élie (III) : avec Dieu jusqu’à la fin

Timothé DanielPrédicateur : Timothé Daniel

Date :
Dimanche 30 mai 2021
Références :
2 Rois 2 : 1-18

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Introduction

Nous continuons aujourd’hui notre parcours avec Élie, qui va arriver à sa fin. En fait c’est à la fois notre parcours avec Élie et le parcours d’Élie sur terre qui vont prendre fin avec le passage que nous allons étudier.
Nous avons vu Élie triomphant il y a deux semaines, puis nous avons vu Élie déprimé la semaine dernière, et nous avons aussi vu que Dieu répondait à son besoin de relève en lui ordonnant d’oindre son successeur : Élisée.
C’est donc avec Élisée que nous trouvons Élie, et ce sont les interactions entre ces deux personnages qui vont nous intéresser aujourd’hui.

(Lecture du texte)

Élie : avec Dieu jusqu’à la fin

Le début du texte que nous avons lu ne laisse pas de mystère sur ce qui va suivre, en effet dès les premiers versets il nous est dit que nous nous trouvons au moment où Élie a été enlevé au ciel.

Cette fin de vie si particulière, sans passer par la mort à proprement parler, est vraiment exceptionnelle dans la Bible et le fait qu’elle soit réservée à Élie nous donne des indications assez fortes sur sa relation avec Dieu, et sur la manière dont Dieu le perçoit.

Que se passe-t-il ? Dieu vient chercher Élie et l’emmener par le moyen d’un char de feu et d’un ouragan. Il est très intéressant de lire ce passage en ayant en tête les évènements précédents dont nous avons parlé la semaine dernière. Lors qu’Élie est en pleine déprime au mont Sinaï Dieu se révèle à lui dans un souffle doux et léger alors qu’il n’était ni dans le feu ni dans l’ouragan. Nous avons vu que Dieu rejoint Élie de la manière dont Élie en a besoin. Mais cette fois c’est bien en usant de feu et d’un ouragan que Dieu agit. Au mont Sinaï Élie avait besoin de la douceur d’un Dieu qui prend soin de lui, sans rien de spectaculaire. Ici c’est Dieu qui choisit d’agir de manière spectaculaire pour montrer qu’il honore son prophète.

Dans la Bible, le feu est souvent un signe de la proximité avec Dieu. En enlevant Élie dans un char de feu, Dieu montre la proximité qui les unit et qui est sur le point de devenir encore plus forte.

Cette grande proximité peut nous poser question, voir même nous surprendre par rapport à ce que nous avons vu de la vie d’Élie. Nous avons vu dans la vie d’Élie des rebondissements, nous l’avons vu « au top », puis nous l’avons vu au fond du trou. En fait la vie d’Élie a été faite de ce que sont faites nos vies à nous aussi : de hauts et de bas. Et pas seulement au niveau physique ou émotionnel mais aussi au niveau spirituel.

C’est en cela que la vie d’Élie est encourageante et apaisante pour nous : Élie n’a pas été toujours le meilleur, le plus fort ou le plus courageux. Il n’a pas toujours été un leader parfait, mais quand vient le moment de la fin de sa vie sur terre Dieu choisit de l’honorer d’une magnifique manière. Élie a choisi de suivre Dieu et il a continué de le faire à tous les moments de sa vie : quand tout allait bien, quand tout allait mal et dans tous les moments entre ces deux extrêmes. Quand il est tombé il s’est relevé avec l’aide de Dieu. Quel exemple beau et fort ! Comme la vie d’Élie, nos vies sont faites de haut et de bas, mais comme Élie nous pouvons savoir que Dieu est présent dans les hauts et dans les bas.

Élisée : une double part de l’Esprit

Intéressons-nous à Élisée maintenant. Il va montrer par son attitude son attachement à Élie et à la continuité de son ministère.

Tout d’abord, il refuse de quitter Élie, il désire rester auprès de lui jusqu’au bout.

Et ensuite, il demande qu’il lui soit accordé une double part de l’Esprit d’Élie. Cette demande est forte et osée et Élie aurait tout à fait pu y répondre en disant « Mais pour qui tu te prends ? ». Élie a accompli de grands miracles, il a eu un ministère fructueux (malgré sa difficulté à le percevoir) et maintenant Élisée, en réclamant une double part de l’esprit d’Élie, réclame le double de tout ça ! Quelle audace dans cette demande ! Vraiment ?

Et bien, oui et non. En faisant mention d’une double part il semble bien qu’Élisée utilise le langage de l’héritage. En effet, chez les Israélites la règle concernant l’héritage stipulait que le fils aîné recevait une double part d’héritage de la part de son père.

En fait, en parlant de cette double part Élisée se place comme l’héritier d’Élie et de ce fait il montre qu’il a compris l’appel que Dieu lui adresse et il va demander que Dieu lui confirme cet appel et surtout l’équipe en conséquence pour mener à bien ce ministère.

Oui la demande d’Élisée reste osée et le vocabulaire qu’il emploie est fort, mais tout cela repose sur un fondement qui a été établi par Dieu. L’audace d’Élisée trouve sa source dans l’appel de Dieu. Il peut être bon parfois d’être audacieux dans notre vie spirituelle, dans notre vie de prière, dans les demandes que nous adressons à Dieu. Mais veillons toujours à garder la volonté et la direction de Dieu comme fondements.

Si Élie ne peut pas répondre à cette demande d’Élisée, il peut tout de même lui donner un signe par lequel il pourra reconnaître que Dieu accède à sa demande et ce signe lui sera donné : il assiste à l’enlèvement d’Élie. Son appel se trouve confirmé et Élisée est alors légitime pour reprendre le ministère d’Élie.

L’une des choses qu’Élisée fait à ce moment-là est qu’il se met à porter le manteau d’Élie qui est tombé à terre. C’est un signe de transmission de l’autorité d’Élie et de continuité directe entre le ministère d’Élie et celui d’Élisée. Cette image de manteau peut nous être très parlante aussi. Combien de fois nous sommes nous trouvé dans des situations où nous tentons d’ « enfiler » les vêtements de quelqu’un d’autre, d’être comme lui, nous comporter comme lui en pensant qu’alors nous pourront accomplir les mêmes choses que lui ? Combien de fois cela a vraiment marché ? Ce n’est pas ce que fait Élisée, il ne tente pas de devenir comme Élie en enfilant son manteau. Élisée a conscience qu’il doit être lui-même pour accomplir le ministère qui lui est confié. Il a conscience qu’il doit simplement être lui-même devant Dieu. Élisée endosse une Histoire, sans avoir besoin de changer son identité.

Conclusion

Dieu continue d’accompagner Élie qui souffre, il lui donne un successeur mais en plus il le prend avec lui sans le faire passer par la mort. Voilà l’amour que Dieu a pour nous aussi. Voilà la proximité que Dieu veut avoir avec nous aussi.

Dieu confie un ministère à Élisée, dans la continuité de ce qui s’est fait avant. Il montre qu’il compte bien prendre soin d’Élisée comme il l’a fait avec Élie. Lorsque Dieu nous appelle à son service, que ce soit dans un ministère à plein temps ou dans des services dans l’Église (indispensables à son fonctionnement) nous arrivons toujours à la suite de quelqu’un. Si Dieu attend de nous que nous servions avec fidélité comme celle d’Élisée envers Élie, il n’attend pas que nous changions qui nous sommes pour coller à un modèle précis. Alors tels que nous sommes engageons-nous au service !

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