Façonnés comme l’argile

Campagne de Rentrée 2022 – Semaine 2 / 4

Timothé DanielPrédicateur : Timothé Daniel

Date :
Dimanche 18 septembre 2022
Références :
Romains 9 : 14 - 23 (Cliquer ici pour lire le texte)

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Introduction

Nous continuons aujourd’hui notre campagne de rentrée et après avoir passé une semaine « en compagnie » d’Abraham, ce qui nous permis de voir comment l’espérance a conduit sa vie, nous allons entrer dans la deuxième semaine de cette campagne de rentrée où nous cheminerons avec deux personnages du Nouveau Testament cette fois : Paul et Pierre.

A travers le texte que nous allons aborder ce matin, c’est sur le personnage de Paul que nous allons nous concentrer à travers un texte qui se trouve dans l’épître aux Romains au chapitre 9, les versets 14 à 23.

Avant de lire ce texte il faut dire quelques mots de contexte pour bien le comprendre. Ce passage intervient dans un développement que Paul est en train de faire au sujet de la position du peuple d’Israël dans la nouvelle alliance. Dieu avait choisi Israël comme son peuple et avec ce choix sont venus aussi beaucoup de promesses. Dieu avait conclu une alliance avec Israël, et c’est cette alliance qui a donné son nom à la période qui est décrite dans l’Ancien Testament : l’ancienne alliance. Mais ancienne alliance a laissé la place à une nouvelle alliance, une nouvelle période inaugurée par le sacrifice de Jésus sur la croix, où le salut n’est plus réservé seulement au peuple d’Israël mais accessible à toute l’humanité par grâce. Face à cette nouvelle situation beaucoup d’interrogations ont pu se poser dans l’Église naissante à la fois parmi les juifs qui ont accepté l’évangile, qui peuvent penser que Dieu n’a pas tenu ses promesses où qu’il a abandonné son peuple en voyant qu’une partie de ce peuple n’a pas cru en Jésus, mais aussi parmi les croyants d’origine païenne, non juifs, qui ne comprennent pas l’attachement que les croyants juifs gardent à leurs origines.

Avec ces éléments en tête, je vous invite à lire le texte de Romains 9.14-23
(Lecture du texte)

Dieu est-il injuste ?

C’est probablement la question que bon nombre des croyants d’origine juive de l’Église de Rome se posaient en voyant l’évangile se répandre parmi les païens et le royaume de Dieu leur être ouvert. Dieu a-t-il cessé de tenir ses promesses pour Israël et choisi de se tourner vers un autre peuple, vers d’autre personnes, en faisant donc quelque chose d’injuste ? Il est, je trouve, très intéressant de voir comment Paul va répondre à cette question. Il le fait en citant justement un passage de l’Ancien Testament où Dieu lui-même avait dit à Moïse « Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, j’aurai compassion de qui je veux avoir compassion. » Paul rappelle que cette grâce qui est accordée désormais à tous les peuples du monde était déjà présente dans l’ancienne alliance. Pourquoi Dieu a-t-il choisit Israël ? Pourquoi un jour Dieu appelle-t-il Abraham en particulier pour faire naître de lui un peuple ? Pourquoi Dieu choisit-il Jacob, le petit-fils d’Abraham pour faire de lui Israël, pourquoi lui donne-t-il douze fils qui donneront naissance à douze tribus au sein desquelles il viendra faire sa demeure ? Parce que ce sont des hommes meilleurs que les autres ? Absolument pas, le texte du livre de la Genèse est très clair là-dessus ! La seule raison c’est la grâce et uniquement la grâce. La grâce qui se manifeste envers tous les êtres humains à l’époque où Paul écrit cette lettre et qui peut gêner certains croyants d’origine juive est en fait simplement la continuité de la grâce qui leur a aussi été faite. C’est comme si Paul répondait : « Pourquoi ne voudrais-tu pas que Dieu fasse grâce à tout le monde comme il t’a fait grâce à toi ? » Et c’est aussi une question sui peut résonner à nos oreilles aujourd’hui. Pourquoi ne voudrions-nous pas que Dieu fasse grâce à tout le monde comme nous a fait grâce à nous ? Il est tellement facile de devenir jaloux de la grâce et de commencer à penser que nous la méritons. Oh, peut-être pas complètement, mais quand même un peu, parce qu’après tout nous ne sommes pas si mal. Mais au moment où nous commençons à penser que nous méritons la grâce, elle cesse précisément d’être grâce.

Dieu tient sa promesse

Paul nous a montré que Dieu n’est pas injuste car il offre sa grâce librement. Mais qu’en est-il de la promesse dont nous parlions tout à l’heure ? Et d’ailleurs qu’elle est cette promesse au juste ? La promesse qui était faite au peuple d’Israël, celle qui allait avec l’alliance passée avec Dieu c’était une promesse de salut. Mais alors, est-ce que le fait que ce salut soit ouvert aussi à d’autres annule cette promesse de salut pour Israël ? Non, le peuple d’Israël a toujours accès à cette promesse, ils ne sont simplement plus les seuls. Le fait de penser que Dieu ne tient pas sa promesse envers le peuple d’Israël en ouvrant aussi la porte du salut à tous les autres reviendrait à penser que les ressources de Dieu sont limitées, et qu’en fait il n’est capable de n’apporter le salut qu’à un seul peuple. Mais Dieu est Dieu et il n’est pas limité.

En fait si la manière dont Dieu opère peut-être difficile à comprendre c’est que la manière dont il accomplit la promesse qu’il a faite dépasse tout ce que l’on aurait pu imaginer. L’accomplissement de la promesse faite à ce peuple va plus loin que ce qu’ils en avaient compris. Il est bel et bien en train d’accomplir ce qu’il avait annoncé à Abraham, en lui donnant une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que les grains de sable du désert, une descendance qui est à la fois « matérielle » et spirituelle.

Quelle source incroyable d’espérance, de savoir que Dieu accomplit ces promesses au-delà même de nos attentes, de notre compréhension.

Conclusion : Il est le potier

Il est parfois difficile d’accepter que Dieu n’agisse pas comme nous voudrions qu’il agisse. Mais Paul emploie une image très parlante : celle du potier qui fabrique des objets. C’est le potier qui choisit ce qu’il fait et comment il le fait. Dieu est LE potier parfait, celui qui sait toujours ce qu’il fait. Là aussi nous pouvons trouver une grande espérance pour notre vie : Dieu est aux commandes, alors laissons-nous guider par lui.

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