Date : Dimanche 17 avril 2022 Références : Marc 16 : 1 - 8 (Cliquer ici pour lire le texte)
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Introduction
Nous fêtons aujourd’hui ensemble une fête qui est centrale dans notre foi. En réalité, la fête que nous célébrons aujourd’hui est tout simplement la plus importante pour les chrétiens, car nous célébrons la résurrection de Jésus et nous aurons d’ailleurs l’occasion de proclamer cette résurrection avec les autres chrétiens de Nîmes tout à l’heure, juste après notre culte.
Je vous propose de lire le récit de la résurrection dans l’Évangile de Marc, au chapitre 16, les versets 1 à 8.
(Lecture du texte)
Vous êtes peut-être surpris que j’arrête la lecture au verset 8, sans aller plus loin. Permettez-moi, avant d’aller plus loin de donner quelques éléments de contexte sur la fin de l’Évangile de Marc, que l’on appelle souvent « la finale de Marc ». Les versets 9 à 20 que vous voyez sûrement écris dans vos Bible ont posé bien des questions au fil des siècles. Très tôt le changement de ton assez abrupt que l’on peut trouver à partir du verset 9 a mené de nombreux spécialistes à se demander si ces lignes avaient bien été écrites par Marc et a conclure que ce n’est très probablement le cas. Et aujourd’hui la majorité des spécialistes s’accordent à dire également que les versets 9 à 20 sont très probablement un ajout tardif au texte et n’ont pas été rédigé par Marc. Sans entrer dans tous les détails des critères pour considérer un texte comme « canonique », c’est-à-dire inspiré par Dieu et normatif pour notre foi, si ces lignes n’ont pas été écrites par Marc au même moment que le reste de l’Évangile nous ne pouvons pas les recevoir comme Parole de Dieu. C’est pourquoi je considère personnellement que l’Évangile de Marc se termine au verset 8 de ce chapitre. Pour savoir ce qui se passe après, les autre Évangiles nous donnent beaucoup d’éléments.
Jésus est mort
Dans ce texte, nous voyons trois femmes qui décident d’aller au tombeau de Jésus pour embaumer son corps. Le fait d’embaumer le corps était une tradition, riche de sens. Le fait d’embaumer soulignait une volonté de continuer à prendre soin du défunt même après sa mort, et c’est exactement le but de ces trois femmes. Elles ne sont pas de la famille de Jésus mais leurs vies ont été tellement impactées par la vie de Jésus qu’elles souhaitent continuer à lui manifester leur respect et leur amour, même après sa mort. Quel exemple d’engagement frappant ! Et de plus elles se mettent en route sans savoir qui sera là pour leur rouler la pierre qui bloque l’entrée du tombeau. Elles veulent continuer de montrer leur attachement à Jésus et ce n’est ni sa mort, ni la pierre devant le tombeau qui les en empêcheront. Leur amour pour Jésus est ce qui les guide dans cette entreprise même au-delà d’une certaine raison. On peut voir ici un petit de foi, comme un germe, une petite plante qui commence à grandir. Une foi qui n’est pas encore bien articulée, bien cohérente, mais qui les pousse à faire des choses qui, sans la foi, pourraient paraître un peu insensées et précisément leur foi va être récompensée d’une manière qui fait écho à leur engagement. Elles voulaient continuer à prendre soin de Jésus malgré sa mort et malgré la pierre qui allait leur barrer le passage. Et bien lorsqu’elles arrivent devant le tombeau, la pierre a été roulée, elle ne bloque plus le passage, et dans le tombeau Jésus n’est plus là, il n y a « qu’un ange » qui leur annonce que Jésus est ressuscité et qu’il attend ses disciples en Galilée.
Jésus n’est plus dans le tombeau
Jésus n’est plus dans le tombeau, alors où est-il ? C’est sûrement la première pensée qui est venu à ces trois femmes en voyant que Jésus n’était plus là dans le tombeau. Où est-il ? Pour elle la réponse va vite venir de la bouche de l’ange comme nous venons de le voir : il est ressuscité et il attend ces disciples en Galilée. De quoi calmer leurs craintes (même si elles finiront tout de même par partir en courant toutes tremblantes et bouleversées, comme cela aurait sûrement été mon cas dans de pareilles circonstances) : le corps de Jésus n’a pas été dérobé par on ne sait qui … il est vivant !
Dans cette annonce il y a tellement. Jésus était mort, mais désormais il est ressuscité. Même la mort n’a pas pu le retenir, et il l’a vaincu. La mort, l’angoisse suprême de tous les êtres humains, l’issue contre laquelle aucun d’entre nous ne peut quoi que ce soit. Malgré tout ce que nous pouvons tenter de mettre en place pour ralentir notre vieillissement nous ne pourrons pas échapper à la mort et Jésus n’y a pas échappé non plus mais il s’en est relevé. La source de notre ultime angoisse a été vaincu par Jésus qui en sort couronné de vie et nous offre cette vie, à nous de la saisir, à nous de vivre à sa suite comme il a vécu, répandant l’amour de Dieu au point de mourir pour nous tous, y compris ceux qui le méprisaient.
Conclusion : Où est-il ?
Aujourd’hui encore cette question résonne pour nous : Jésus n’est plus au tombeau, alors où est-il ? Où est Jésus aujourd’hui ? Il est monté auprès du Père, oui, mais pour tous ceux qui ont choisi de saisir ce don de vie qu’il nous offre il est en nous par son Saint-Esprit. Où est Jésus aujourd’hui ? Il est en moi, il est aussi en face de moi ce matin à travers son Église, il sera en face de moi tout à l’heure alors que nous nous unirons entre chrétiens au-delà de nos dénominations pour proclamer sa résurrection !
Jésus n’est plus au tombeau, il n’est plus dans la mort, ne l’y cherchons plus, ne le voyons pas comme quelqu’un qui a fait de grandes choses un jour, dans le passé, mais comme quelqu’un qui fait de grandes choses aujourd’hui ! Cherchons-le et trouvons-le dans le concret de nos vies, là où il veut œuvrer aujourd’hui et nous rappeler jour après jour à quel point il nous aime et tout ce qu’il a donné pour nous.
Alors ensemble ce matin proclamons avec assurance, conviction et toute la consolation que cela peut nous apporter : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !