Date : Dimanche 6 décembre 2020 Références : Matthieu 1 : 1 - 17
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Introduction
Nous sommes entrés la semaine dernière dans la période de l’avent. C’est une période d’attente où nous nous dirigeons vers Noël. Nous attendons de pouvoir célébrer ensemble la venue de Jésus, et nous célébrons cette attente, avec les bougies allumées sur la couronne, avec les décorations, les calendriers de l’avent. Mais cette année évidemment l’attente est différente, double. Nous attendons en sachant que nous ne pourrons pas fêter Noël comme « d’habitude » à cause de l’épidémie qui est toujours présente, et nous attendons également la fin de cette épidémie. Nous espérons que les vaccins annoncés seront vraiment efficaces et sans risques.
Il est de coutume de dire que l’attente de la période de l’avent fait écho à l’attente du peuple d’Israël qui attendait le messie promis. Peut-être que la situation sanitaire que l’on connaît actuellement nous permet de comprendre encore mieux cette attente. Nous nous trouvons dans un état d’espoir profond, sans réellement savoir quand le « salut » nous arrivera. C’est précisément dans cet état que s’est trouvé le peuple d’Israël pendant plusieurs centaines d’années.
Il y a deux semaines nous nous sommes penchés sur Matthieu 1.18-24 en nous posant la question de qui est Jésus. Ce matin j’aimerais faire un petit retour en arrière et que nous nous penchions sur les versets 1-17 de ce chapitre 1 de Matthieu pour nous intéresser à l’attente de tout un peuple et à ce que cela nous dit sur notre attente, ou nos attentes.
[LECTURE DU TEXTE]
I. L’attente de tout un peuple.
L’attente dont nous parlons est bel et bien celle de tout un peuple qui a espéré pendant des années durant. C’est une histoire faite de promesses de la part de Dieu, qui sont ensuite suivie d’attente pendant un certain temps.
Tout d’abord Abraham : c’est le premier ancêtre de Jésus qui est cité dans la généalogie que l’on a lu. Je ne vais pas m’attarder très longtemps sur ce personnage car c’est lui que l’on suit dans les méditations quotidiennes sur YouTube en ce moment, mais soulignons le fait que de nombreuses années se sont écoulées entre le moment où Dieu lui a promis une descendance aussi nombreuse que les étoiles et le moment où cette promesse a commencé à s’accomplir avec la naissance d’Isaac. Et entre les deux ? L’attente. Abraham ne le savait pas, mais l’exaucement de la promesse que Dieu avait commencé à mettre en route allait aller bien plus loin qu’une simple descendance pour lui-même. Au bout de cette généalogie, au bout de cette liste d’hommes et de femmes allait arriver le messie, le sauveur. Mais ce qu’il a su, ce qu’il a vu et vécu c’est la manière dont Dieu a réellement récompensé son attente.
Cette attente on la retrouve quelques générations plus tard alors que le peuple d’Israël est esclave en Égypte. Ils crient a Dieu, mais passé cela ils n’ont aucune autre solution que d’attendre que Dieu agisse. Cette attente dure très longtemps, mais encore une fois Dieu agit, Dieu libère son peuple. Mais le peuple va sortir de l’attente, pour aller attendre encore, dans le désert cette fois. Alors oui cette attente est différente parce qu’elle n’était pas le « plan A », cette fois cette attente, cette errance est provoquée par la rébellion du peuple contre Moïse et contre Dieu. Mais au final, même si la génération qui s’est rebellée ne verra pas la terre promise, le peuple la verra bel et bien, Dieu amènera son peuple là ou il l’avait promis. Encore une fois Dieu accomplit sa promesse, et récompense l’attente de son peuple.
On trouve encore dans cette généalogie des personnages qui ont placé leurs attentes et leur espoir en Dieu. Deux personnages en particulier que l’on a abordé dans nos méditations bibliques quotidiennes : Ruth qui a été prête à tout lâcher pour placer son espoir en Dieu par pur bonté pour sa belle-mère, Esther qui a placé sa vie entre les mains de Dieu en s’attendant à son action.
David aussi a eu à attendre. Il s’écoule du temps entre le moment où il est oint par le prophète Samuel et le moment où il devient vraiment roi. Et ce n’est pas une attente paisible. Il va être pris en grippe par le roi Saül qui va même le pourchasser pour le faire mourir. On a connu plus « sympa » comme conditions pour attendre l’accomplissement d’une promesse. Mais encore une fois cette attente sera couronnée, David deviendra roi, et il deviendra même l’ancêtre du messie.
Et au milieu de toutes ces attentes, nous trouvons l’attente de tout ce peuple, qui fait pointer son espérance dans la même direction. L’attente du messie, du sauveur. Si ce peuple a attendu ce sauveur pendant si longtemps, avec autant de foi, c’est que cette attente était ancrée dans ce que Dieu avait promis et annoncé depuis des générations par la bouche de ses prophètes.
II. Dieu dans nos attentes.
Quelles sont nos attentes aujourd’hui ? Nous l’avons dit tout à l’heure, nous attendons Noël, nous attendons la fin de cette épidémie, mais est-ce tout ?
Comme l’attente du peuple d’Israël a été émaillée de « petites attentes » vécues par les personnages bibliques, par les membres de ce peuple, l’attente que nous vivons de manière collective va être aussi marquée par nos attentes plus personnelles.
Comment appréhender ces attentes ?
Il me semble que nous pouvons premièrement nous demander si ces attentes sont légitimes. En d’autres termes, avons nous raison d’attendre ce que nous attendons de Dieu ? Ou plutôt, avons-nous des raisons d’attendre cela ? Les différentes attentes posées sur Dieu par les différents personnages bibliques dont on a parlé ont été récompensées car elles se basaient soit sur une promesse explicite de Dieu, soit sur une connaissance du caractère de Dieu, de qui il est, de son amour, de sa miséricorde etc…
Quelles sont nos attentes aujourd’hui ? Elles sont différentes pour chacun d’entre nous, mais le Dieu auquel nous les adressons reste le même. Un Dieu plein de miséricorde, plein d’amour. Sommes-nous prêt à réellement attendre Dieu et nous attendre à lui dans nos vies ? Tout en gardant à l’esprit que parfois nos attentes peuvent être illégitimes, mal orientées, mais que pour autant Dieu ne manquera pas de se manifester à nous, même si ce n’est pas de la manière que nous pensions.
Conclusion
L’attente de tout ce peuple a été couronnée par la naissance de Jésus. Quelle est l’attente que nous pouvons avoir en commun en sachant fermement qu’elle sera comblée ? Jésus est venu pour mourir, et c’est en cela qu’il nous offre la réponse à cette attente. Nous espérons en la vie éternelle dans la présence de Dieu qui nous a été offerte gratuitement.
Et j’aimerais pour terminer citer les paroles d’une chanson que j’aime beaucoup : « I celebrate the day » du groupe américain Relient K qui dit « La première fois que tu as ouvert les yeux, as-tu réalisé que tu serais mon sauveur ? Et au premier souffle qui a quitté ta bouche, savais tu que cela changerait le monde pour toujours ? Je célèbre le jour où tu es né pour mourir, pour que je puisse un jour te prier de sauver ma vie. »