Date : Dimanche 19 février 2023 Références : Romains 12 : 17 - 21 (Cliquer ici pour lire le texte)
Nous arrivons aujourd’hui à la dernière partie du chapitre 12 de l’épître aux Romains. Après avoir parlé en longueur des relations dans l’Église, en mettant en avant une pratique de l’amour avec tous les membres de l’Église, même ceux qui sont différents de nous, ou avec qui nous ne sommes pas toujours d’accord, Paul va élargir le sujet. En effet, dans cette dernière partie nous pouvons trouver à deux reprises l’expression « tous les hommes » (verset 17 : « devant tous les hommes » et verset 18 : « avec tous les hommes ») qui nous montre que l’amour dont il a parlé ne doit pas se limiter à une pratique seulement dans l’Église mais qu’il doit aussi rayonner en dehors, pour tous les êtres humains.
Pour Paul, inspiré par Dieu, le fait de rayonner en tant que chrétien dans le monde va passer principalement par deux choses liées entre elles : délaisser le mal, et pratiquer le bien.
1. Délaisser le mal
Premièrement Paul nous appelle à délaisser le mal en ne répondant pas au mal par le mal. Le champ lexical qu’il utilise à ce sujet est celui de la violence (verbale ou physique) en parlant d’offense et de vengeance. Si ces mots peuvent nous paraître un peu forts nous pouvons mieux les comprendre en imaginant des scènes de vie très simples : lorsque quelqu’un nous parle mal et que nous lui répondons de la même manière, lorsque quelqu’un nous a blessé alors nous cherchons à le blesser à notre tour etc… : une offense, qui provoque presque instantanément une envie de vengeance.
Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver le mal. Ce n’est pas ce qui est en question ici. La question qui est posée est celle de notre réaction face à ce mal.
Face à ce mal qui nous blesse, qui nous révolte même, la réaction à laquelle Paul nous exhorte est de rechercher le bien, de vivre en paix, et de ne pas chercher à nous venger nous-même. Pourquoi ? Dans bien des cas le fait de ne pas réagir, de ne pas chercher à mettre les compteurs à zéro nous apparaît comme une profonde injustice. Nous pouvons nous dire : « Avec ce qu’il m’a fait, il va s’en tirer comme ça ? » Et bien précisément non. C’est le texte biblique qui le dit. Lorsque nous abandonnons le mal en abandonnant nos désirs de vengeance, nous ne laissons pas une situation d’injustice en place mais nous rendons l’exercice de la justice à celui à qui il appartient vraiment : nous le rendons à Dieu, et nous laissons agir « la colère de Dieu ». Nous laissons la main à Dieu qui dit « C’est moi qui rendrai à chacun son dû ». (Deutéronome 32.35)
En somme si nous ne recherchons pas le mal, pourquoi ajouter du mal au mal ? Pourquoi ajouter notre mal au mal ?
2. Pratiquer le bien
Paul nous appelle à délaisser le mal, mais il faut remarquer que cela ne suffit pas à faire le bien. Il ne suffit pas de ne pas faire le mal pour faire le bien. Lorsque je ne fais pas le mal, je me défais d’une situation négative, mais il faut activement choisir de faire le bien, sinon je me trouve dans une sorte de situation neutre ou je ne fais ni le mal ni le bien.
L’exemple qui est peut-être le plus frappant se trouve dans notre Histoire, pendant la seconde guerre mondiale. Face aux horreurs infligées aux juifs pendant cette période il y a eu plusieurs réactions : certains ont participé à ces horreurs ou ils y ont collaboré, certains se sont élevés contre, ils ont caché des juifs, ils ont résisté de diverses manières. Mais d’autres n’ont simplement rien fait. Ils n’ont pas fait le mal, mais ils n’ont pas fait le bien non plus. Bien-sûr il est facile de juger les actes de ceux qui n’ont rien fait avec le recul que nous avons, et comme l’a chanté Jean-Jacques Goldman nous ne savons pas ce que nous aurions fait à leur place.
Conclusion
Pratiquer le bien implique un choix, un engagement que Paul nous appelle à prendre, en nous donnant des manière concrète de de le tenir.
Chercher à faire ce qui est bien devant tous les hommes : pas seulement dans l’Église où nous sommes tous censés pratiquer ce bien, mais même en dehors, lorsque mes frères et sœurs ne me voient pas, envers tout le monde.
Vivre en paix avec tous les hommes : encore une fois pas seulement dans l’Église. Dans la mesure où cela dépend de nous. Il faut reconnaître que parfois la paix ne dépend pas de nous. Mais je peux être en paix avec quelqu’un même si lui ne veut pas être en paix avec moi.