Être une communauté

PrédiTimothé Danielcateur : Timothé Daniel

Date :
Dimanche 1er novembre 2020
Références :
Actes 2 : 37 - 46

 

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Introduction

Le texte que l’on va lire se trouve dans le chapitre 2 des actes des apôtres, nous sommes donc au tout début de la vie de la première Église à Jérusalem. En fait dans la première partie de ce chapitre, le St Esprit a été envoyé sur les apôtres qui se sont mis à prêcher l’évangile dans pleins de langues différentes qui ont été comprises par les personnes qui étaient là et qui venaient d’une diversité de lieux pour fêter la fête juive de la pentecôte. Suite à cela, Pierre rend la parole et fait un discours où il explique ce qui est en train de se passer, où il expose l’évangile. Notre texte de ce matin commence juste après cela et nous allons pouvoir voir les effets de ces évènements.

Lisons ensemble Actes 2.37-46.

I. Une communauté soudée

La venue du St Esprit sur les apôtres, et le discours de Pierre qui suit cette venue a un effet principal : beaucoup de gens se convertissent, changent de vie et forment donc la 1ère Église de l’Histoire. Et c’est vraiment de beaucoup de gens dont il est question, le texte non parle d’environ 3 000 personnes ! Pour dire les choses clairement, ce jour là l’Église passe d’une poignée de personnes à 3 000 fidèles ! Une croissance qui fait clairement envie, mais ce n’est pas sur la croissance de cette première Église que j’aimerais me concentrer ce matin, mais plutôt sur sa manière de faire Église, d’être une communauté.

Car nous voyons que rapidement ces nouveaux croyants vont avoir à cœur de vivre comme une vraie communauté, soudés les uns aux autres. A partir du verset 42 on peut dégager du texte quatre activité principales qui prennent place au sein de cette communauté : L’enseignement, la communion, la cène, et la prière.

L’enseignement c’est celui des apôtres, ceux qui ont reçu de Jésus lui-même ce rôle, ce ministère. Ce que ces nouveaux chrétiens reçoivent c’est l’enseignement du Christ, c’est à cela qu’ils s’attachent.

La communion est également mentionnée comme une chose à laquelle ces premiers chrétiens s’attachaient. Et nous avons ce verset 44 qui nous montre jusqu’où allait cette communion : « Tous les croyants vivaient unis entre eux et partageaient tout ce qu’ils possédaient » Cela va loin ! Mais alors si nous sommes invités à prendre exemple sur cette communion, est- ce que cela veut dire que nous devons nous aussi mettre tout ce que nous possédons en commun ? Que veut dire Luc en nous disant que ces croyants partageaient tout ce qu’ils possédaient ? On peut d’abord mentionner que ce partage des biens n’était pas du tout obligatoire, comme on le voit dans le chapitre 5 avec Ananias etSaphira.. Ils vendent un chant et amènent l’argent ainsi acquis aux apôtres mais en garde une partie pour eux. Ce qui leur est reproché c’est d’avoir « menti au St Esprit » et Pierre dit à Ananias qu’il n’était obligé à rien, ni à vendre son champ, ni à donner l’argent pour la communauté, il était libre d’en faire ce qu’il voulait. Ce qui est exprimé ici en fait c’est une solidarité profonde qui est mise en pratique par ceux qui possèdent plus envers ceux qui possèdent moins. Les croyants de cette 1ère Église reconnaissent que désormais ils font partie de la même famille, et ils reconnaissent qu’en tant que membres de la même famille de Dieu ils ont la responsabilité de s’entraider.

Il nous est ensuite dit qu’ils se réunissaient souvent pour « rompre le pain » et cette expression peut avoir deux sens qui se recoupent : le fait de partager des repas et le fait de célébrer la cène. Et c’est très probablement les deux qui étaient fait en même temps : des repas communautaires au cours desquels ils prenaient la cène, en mémoire de Jésus, comme il leur avait enseigné, cette cène qui les liaient symboliquement au Christ et les un aux autres. Encore une fois c’est ici une marque de la communion profonde qui les animaient, ils aimaient être ensemble, ils aimaient vivre une vraie vie de communauté, et ils faisaient tout pour le vivre.

Et enfin, ils priaient, ensemble encore une fois.

On a vraiment l’impression que Luc est en train de nous dire que si ces croyants faisaient Église c’était avant tout en étant ensemble. Mais alors pourquoi parler de cela aujourd’hui, alors que nous sommes reconfinés depuis vendredi, que ce culte ne peut avoir lieu qu’au nom d’une exception qui a été faite pour ce week-end de la Toussaint ? Vous pourriez me demander pourquoi je vous parle d’unité, et de l’importance d’être ensemble alors que depuis de trop nombreux mois nous ne pouvons plus manger ensemble à l’Église, que nous devons garder nos distances, que nous n’avons pas pu prendre la cène pendant bien trop longtemps et qu’une fois de plus nous allons être obligés d’être loin les uns des autres pendant un mois au moins.

II. Même confinée

Il est possible de rester une communauté soudée, même si nous sommes confinés. Et nous pouvons nous poser une question : les premiers chrétiens faisaient tout pour vivre la communion qui leur était si chère. Sommes-nous, nous aussi, prêts à tout faire pour ne pas perdre cette communion malgré les circonstances ?

Reprenons les différents éléments de la vie de cette première Église dont nous avons parlé :

L’enseignement doit rester quelque chose de prioritaire dans ce temps de confinement, mais pas n’importe quel enseignement. Nous l’avons vu, dans cette première Église, l’enseignement était le rôle des apôtres, formés par Jésus. Nous l’avons vu pendant le 1er confinement, il est très facile de trouver des enseignements chrétiens en ligne, mais on peut tomber sur tous types d’enseignements, des bons, des très bons, mais aussi des très mauvais, qui peuvent même parfois être dangereux par le type de théologie qu’ils véhiculent. Restons vigilants, choisissons soigneusement ce que l’on regarde, ce que l’on écoute, ce que l’on retient.

La communion ensuite. Comment parler encore de communion et de solidarité dans un moment où nous serons forcé de nous isoler chez nous ? Et bien c’est à nous de mettre à profit absolument tous les moyens qui sont à notre disposition pour faire vivre cette communion : téléphone, mail, visio etc… Avons-nous, comme les 1ers chrétiens de Jérusalem, vraiment conscience que nous faisons partie d’une même famille ? Oui ? Alors comportons-nous comme les membres d’une même famille, avec un souci particulier pour nos frères et sœurs, avec une solidarité qui peut encore s’exercer (nous pouvons par exemple proposer d’aller faire les courses pour les plus âgés…)

Nous ne pourrons pas, certes, nous réunir pour manger ensemble, ni pour célébrer la cène. Mais nous pouvons toujours vivre ce que symbolise cette cène : une communion avec Jésus et les uns avec les autres, même de loin ! Cette communion est présente, lorsque nous prenons la cène nous la symbolisons, nous nous la rappelons en nous rappelant ce que Jésus a fait à la croix pour nous la rendre accessible.

Notre prière enfin, est peut-être ce qui continuera le plus facilement. Nos réunions de prière ont déjà lieu en visio depuis la rentrée. Soyons nombreux et assidus pour prier ensemble !

Les chrétiens de la 1ère Église manifestaient leur unité par leur attachement à la communion fraternelle et à la solidarité. Et nous comment voulons-nous manifester notre unité ? Engageons nous pour suivre leur exemple, en prêtant une attention particulière à notre unité dans ce temps où elle ne sera plus aussi naturelle qu’avant. Il va nous falloir faire des efforts pour vivre ce que nous vivions de manière « automatique » auparavant, mais notre unité, notre communion et notre solidarité en valent le coup !

Conclusion : Et après ?

Mais au final ce confinement prendra fin, dans plus longtemps encore cette épidémie prendra fin, et alors souvenons-nous de ce que nous dit la fin du verset 47 : « Le Seigneur ajoutait chaque jour à leur communauté ceux qu’il sauvait ». Ce verset nous montre une chose : une communauté chrétienne saine attire les gens à Christ. C’est ce verset que nous pouvons nous fixer comme objectif, mais aussi comme lumière au bout du tunnel, comme un phare qui brille pour nous indiquer la direction, et que cette direction ne change pas, ne bouge pas malgré la tempête qui nous entoure.

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