Date : Dimanche 11 octobre 2020 Références : Psaume 16
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Introduction
Le psaume qui nous intéresse aujourd’hui est un psaume écrit par David. On ne sait pas à quel moment de sa vie ce psaume a été écrit. Les éléments qui nous sont donnés dans le texte nous montrent que David passe par un moment difficile, mais rien ne nous permet de savoir précisément quand cela a eu lieu.
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De la plainte…
Comme je viens de le dire, il semble qu’au début de ce Psaume David passe par un moment difficile. Si nous ne savons pas quand cela a eu lieu, nous pouvons néanmoins trouver dans le texte des indices sur la nature de la difficulté, verset 4 : «Mais tous ceux qui s’empressent après un autre Dieu ne font qu’augmenter leurs tourments »
Le problème qui se pose à David c’est l’idolâtrie ambiante. Tout le monde autour de lui s’est compromis spirituellement, s’est détourné du culte du seul vrai Dieu pour adorer des idoles.
Mais David lui ne s’est pas compromis, on le voit dans la suite du verset 4 : « …je ne prendrai pas part à leurs sanglantes libations. Le nom de ces idoles ne passera pas sur mes lèvres. », alors pourquoi est-ce que cette situation est tant une source de difficulté pour lui ?
Je vois deux raisons à cela :
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La première c’est que David est affligé en voyant jusqu’où les personnes qui l’entourent vont dans la compromission. Lorsqu’il dit qu’il ne « prend pas part à leurs sanglantes libations » il sous-entend que d’autres le font. Le mot « libation » désigne une offrande liquide et l’on peut penser que cela renvoie au fait d’offrir à une divinité une offrande à base de sang. Et si les données archéologiques et historiques nous montrent que bien souvent ce sang était d’origine animale, elles nous montrent aussi que parfois il pouvait être d’origine humaine. Le fait de voir ceux qui autrefois se confiait en Dieu aller si loin que cela dans la compromission et dans des actes horribles peut être la source du souci et du tourment de David.
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La deuxième raison c’est que David a l’impression que tout le monde s’est détourné de Dieu et qu’il reste le seul fidèle. Dans ce contexte il peut avoir du mal à comprendre pourquoi Dieu a permis qu’il se retrouve seul, et il peut même avoir le sentiment que Dieu lui-même l’a abandonné !
Face à cela David est en souffrance mais vis-à-vis de cette souffrance, David va adopter le bon réflexe : il se plaint. Mais il ne se plaint pas à n’importe qui, il se plaint à Dieu et c’est ça qui va faire toute la différence.
Nous avons ici le premier enseignement que l’on peut tirer de ce texte pour nous-même : se plaindre à Dieu n’est pas un problème. (Notons qu’il y a une différence entre le fait de se plaindre A dieu et celui de se plaindre DE dieu.) Il est parfois normal d’avoir des raisons de se plaindre et Dieu peut entendre nos plaintes il peut entendre nos cris de douleurs ou d’incompréhension, qui parfois vont s’exprimer de manière vive à lui comme des « Hey ! Je ne comprends plus ce que tu fais ! Ne m’abandonne pas ! »
David se plaint, mais il se plaint à Dieu, et en cela il a le bon réflexe, et Dieu va venir s’impliquer.
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… A la louange…
Petit à petit la plainte de David va se transformer en une magnifique confession de foi. Il va énumérer petit à petit les raisons pour lesquelles il ne se détournera pas de Dieu :
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« L’Éternel est ma part et la coupe où je bois. Tu garantis la part que j’ai reçue. Tu en as fixé les limites, c’est un jardin plein de délices, oui c’est pour moi un patrimoine merveilleux. » : David confesse qu’il a confiance en Dieu pour prendre soin de lui sur le plan matériel.
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« Oui, je veux bénir l’Éternel qui me conseille, et même dans la nuit je suis instruit dans mon être intérieur. » David confesse que Dieu est celui qui le conseille, qui fait grandir en lui la connaissance qu’il a de Dieu, et cela même la nuit lorsqu’il dort !
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« Je garde constamment les yeux fixés sur l’Éternel car il est à ma droite pour que je ne vacille pas. » : enfin, David confesse que Dieu est toujours avec lui, qu’il se trouve à sa droite (symbole de soutien) et que donc dans ces conditions rien ne peut l’ébranler.
La situation qui avait provoqué la plainte de David n’a pas changé, elle est toujours la même, mais en adressant cette plainte à Dieu, David est poussé à se souvenir de tout ce Dieu est et a fait pour lui et cela transforme progressivement sa plainte en une touchante confession de foi et en louange.
C’est ici le second enseignement que l’on peut tirer de ce texte. Que faisons-nous de notre plainte ? La laissons-nous s’exprimer dans le vent en râlant à tout va de manière bien souvent assez inutile, ou bien osons-nous exprimer ces plaintes à Dieu pour qu’il nous permette de voir plus loin que ces plaintes. Car c’est bien ce qui se passe pour David et c’est bien ce que Dieu veut faire pour nous : nous permettre de voir plus loin que la situation qui nous afflige.
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… Et la prophétie messianique
Les choses auraient pu s’arrêter ici, la plainte de David s’est changée en louange, il a « repris du poil de la bête » comme on dit, Dieu a changé sa vision des choses. Mais non, Dieu emmène David encore plus loin dans la dernière partie du Psaume, qui commence au verset 9.
Cette section possède 1 verset qui est bien connu, le verset 10 : « tu ne m’abandonneras pas dans le séjour des morts, tu ne laisseras pas un homme qui t’es attaché descendre au séjour des morts » ou dans la version Segond : … car tu n’abandonneras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé connaisse la décomposition. »
Comment David peut-il dire ça ? Est-ce qu’il parle de lui-même ? Cela voudrait dire que David n’a pas connu la mort ?
Le nouveau testament nous donne un éclairage sur ce Psaume. En effet il est cité 2 fois dans le livre des actes. Regardons ce qui est dit dans l’un de ces deux passages, en Actes 2, le jour de la pentecôte, juste après avoir cité ce verset, Pierre dit ceci :
« Mes frères, permettez-moi de vous parler franchement : le patriarche David est bel et bien mort et enterré. Son tombeau existe encore près d’ici aujourd’hui. Mais il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis, sous la foi du serment , de faire asseoir sur son trône un de ses descendants. Ainsi il a entrevu par avance la résurrection du Messie, et c’est d’elle qu’il parle en disant que Dieu ne l’abandonnera pas dans le séjour des morts et qu’il ne laissera pas son corps se décomposer. »
La plainte de David qui s’est d’abord changé en louange se termine par une prophétie qui annonce la venue de Jésus ! Voilà comment les choses peuvent se finir lorsque l’on laisse Dieu s’en mêler !
Conclusion :
Rappel des points :
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Oser se plaindre à Dieu et lui ouvrir notre cœur.
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Permettre ainsi à Dieu de nous aider à voir plus loin que la situation.
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Et pouvoir contempler la tournure que prennent les évènements lorsqu’on implique Dieu.