Prédicateurs : Yanna et Evert Van de Poll
Date : dimanche 17 mai 2020 Références : Jean 21 : 1 - 17
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Regard de l’un – Si j’étais Pierre.
Qu’est-ce qui se passe dans cette histoire ? Jésus, le Ressuscité, a donné rendez-vous à ses disciples en Galilée. Ils sont tous là. On s’imagine la scène, il fait nuit, et les disciples qui attendent Jésus.
Pendant ce temps d’attente qu’est-ce qui se passe dans les têtes des disciples ? Qu’est ce qui se passe par exemple dans la tête de Pierre ?
Si j’étais Pierre, que dirais-je ? Que penserais-je ? Je me mets à sa place et je m’imagine ses pensées.
Galilée, mon pays. Je garde beaucoup de bons souvenirs de cet endroit. Toutes les fois où Jésus a prêché à la foule par exemple, les enseignements sur la montagne, c’était merveilleux. Je me rappelle toutes les guérisons époustouflantes, ou encore des repas pendant lesquels Jésus a multiplié le pain et les poissons. Et ne pas oublier les tempêtes que Jésus avait calmées. Une fois j’ai marché sur l’eau. Bon, ce n’était pas vraiment une réussite, mais quand même.
Ou encore la pêche miraculeuse. Cela a rapporté gros à la criée !
Mais justement, cette histoire me rend triste, parce que Jésus m’a donné une promesse que je serai un pêcheur des hommes.
Et je suis sûr que la promesse ne tient plus. Parce qu’il s’est avéré que je ne suis pas fiable.
J’ai renié mon maître, ouvertement. Je l’ai profondément déçu. C’est fini pour la promesse que je serai le roc sur lequel Il va bâtir son église. Moi, un roc, sur lequel l’église est fondée ?
Non, je suis plutôt un château de sable qui tombe au premier coup de vent.
Comment toutes ses belles promesses peuvent-elles encore s’appliquer à moi ?
Si je pense encore à cette nuit-là où j’ai renié Jésus, j’ai honte. Profondément. Quand j’y pense, mes larmes ne sont pas loin, ça me fait encore pleurer. Je pensais que j’étais meilleur que les autres, que j’aimais Jésus plus que les autres. Comment pouvais-je dire à Jésus : « si pour tous tu seras une occasion de chute, pas pour moi, si tous t’abandonnent, pas moi ».
Combien j’étais orgueilleux. J’ai honte. Je n’ose pas me regarder en face.
J’avais affirmé si haut et si fort que je ne le renierais jamais, mais en réalité c’est le contraire qui s’est passé. En plus, je l’ai abandonné pendant le moment le plus difficile pour Jésus. Le proverbe dit, « l’orgueil précède la chute » (16.18). Voilà ce qui m’est arrivé, tout disciple que je suis.
Bref, je suis quelqu’un de désillusionné. Déçu par mes propres erreurs. Je n’avais jamais pensé qu’une chose pareille pourrait m’arriver à moi. Je ne sais plus où j’en suis. Apparemment, je ne suis pas capable d’assumer la tâche que le Seigneur m’a confiée. Je ne sais plus que faire. Mieux vaut que je fasse une croix sur mon ministère. Parce que j’ai perdu toute la crédibilité. Je ne peux plus être la porte parole des disciples, je ne le mérite plus.
Terminé mon ministère. Mieux vaut reprendre mon métier, car je dois nourrir quand même une famille, ma femme et mes gosses m’attendent !
Allons pêcher. Cela ne sert à rien d’attendre toute la nuit.
Malheureusement, pendant la pêche mes pensées ne s’arrêtent pas.
Bien sûr, j’ai pleuré amèrement ma trahison. A ce moment-là, Jésus m’a regardé de loin. J’ai vu son visage, ses yeux qui parlaient de son amour pour moi. Je sais que Jésus m’a pardonné à l’instant même.
Mais je me sens comme David. Lui a obtenu le pardon de Dieu pour son adultère avec Bathséba, mais il a dû en assumer les conséquences. Moi aussi, je dois assumer les conséquences de ma trahison.
Etre pardonné est une chose, mais être à nouveau à la tête des disciples, c’en est une autre.
Ceci est hors de question. J’ai perdu mon ministère.
Regard de l’autre – C’est moi qui ai ajouté cette histoire, parce que…
C’est moi qui ai écrit ce texte. Non, pas le texte de cette méditation.
Moi, j’ai écrit le passage biblique que vous venez d’entendre.
Oui, moi, c’est Yochanan. Jean, comme vous le dites.
Je suis l’auteur du livre que vous appelez le quatrième évangile.
Quand j’ai commencé à travailler, beaucoup de gens m’ont dit : pourquoi, mon vieux, veux-tu ajouter encore un livre sur la vie de Yechoua ? On en a déjà trois.
Et alors, leur ai-je dit.
Jésus a fait beaucoup d’autres choses ; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu’on écrirait (31,25).
En plus, mon objectif était différent.
Matthieu a écrit pour les Juifs et Luc pour les Grecs.
Marc a écrit pour des Romains qui n’ont pas assez de patience de lire un bouquin trop difficile.
Moi, j’avais à cœur de présenter l’enseignement de Jésus de façon plus approfondie, afin d’édifier ceux qui sont déjà croyants. Je volais les aider à demeurer dans la foi. J’ai sélectionné quelques miracles, mais pas trop, et bien sûr, j’ai raconté la crucifixion et la résurrection.
J’ai considéré que c’était de mon devoir, puisque j’ai suivi Jésus dès le début.
Oui, je suis l’un des douze apôtres. En plus, Jésus m’a expliqué tellement de choses importantes, que je me sentais appelé de les coucher sur parchemin, afin d’en garder la mémoire.
Pour tout vous dire, j’avais déjà terminé le manuscrit. Avec une belle conclusion. Ecoutez :
Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom (20.30-31).
Avant de publier le livre et d’envoyer le manuscrit aux copistes, je l’ai fait lire à deux frères et deux sœurs, témoins oculaires de la vie de Jésus. Vous comprenez, il fallait que mon témoignage soit vérifié.
Ils trouvaient tous que c’était un beau texte, très édifiant, vraiment inspiré par le Saint Esprit.
Et pourtant, il manque quelque chose, me disaient-ils.
On a l’impression que ce sois toi le disciple le plus important. Les autres évangélistes ont marqué que Pierre était le premier des douze, et que Jésus allait bâtir son église sur lui. Toi, tu n’en dis rien.
Par contre, tu as bien marqué comment il a renié son Maître. Et après, dans la scène du tombeau vide, tu dis que Pierre y est entré le premier, mais que c’était toi le premier à croire à la résurrection. Est-ce que tu veux dire par là que Pierre a été relégué au deuxième rang ? Et que c’est toi maintenant le roc de l’Église ?
Je dois avouer que je n’avais pas pensé à cela. Loin de moi de me substituer à Simon.
Je sais très bien que le Seigneur l’a réhabilité. J’étais là, je l’ai vu, je l’ai entendu.
Mais j’avais tout bonnement oublié de le marquer.
Donc j’ai repris le manuscrit pour ajouter cette histoire que votre pasteur a commentée.
Je m’en souviens très bien.
Pierre, ou Simon si vous voulez, était mon copain de longue date. On a travaillé dans la même société de pêche, on a ramé ensemble, on a rigolé ensemble, on a vécu des choses. Puis, on a tout laissé pour devenir disciples de Yechoua. Tous les deux, nous avons été désignés pour devenir ses envoyés spéciaux – apôtres comme vous dites.
Lui était très proche du Seigneur, tout comme moi d’ailleurs. Il était un homme d’action, toujours prêt à y aller. En plus, un vrai leader. Un peu bavard, un peu impatient aussi, c’est vrai, mais efficace.
Or, après la résurrection, il n’était plus comme auparavant. Taciturne. Un peu à l’écart, comme si le ministère pour le Seigneur ne lui intéressait plus.
Après quelques jours il a repris son métier. « Faut bien qu’il y de l’argent qui rentre, disait-il. Ma femme et les gosses à la maison n’ont plus grand-chose à manger ».
Et comme c’était lui le patron, on est allé avec lui.
Ce jour-là, on était en train de faire la pêche. On était sept dans le bateau.
Puis, on a vu quelqu’un sur le bord du lac. Il a dit de jeter le filet par l’autre bord. Alors là, on a fait une pêche vraiment miraculeuse. 153 gros poissons.
Oui, je l’ai marqué dans mon texte. 153. Cela donnera du fil à retordre aux théologiens et aux exégètes pour des siècles à venir. Ils vont certainement trouver des significations symboliques dans ce nombre.
Nous n’avons pas du tout pensé à cela. L’essentiel pour nous était que cet homme-là était Yechoua. Le Seigneur, ressuscité. Il n’avait pas besoin de nos poissons, car il avait déjà préparé un repas pour nous.
Puis, il a pris à part Simon.
Regard de l’un – Si Jésus me pose cette question demande à moi, aujourd’hui ?
Jésus lui pose une question : m’aimes-tu ?
Et si Jésus me posait cette question-là, à moi, aujourd’hui ? A vous ? Qu’est-ce que cela nous ferait ?
Pierre découvre que l’amour de Jésus pour lui n’a pas changé. Même si Pierre était infidèle, Jésus, quant à Lui, reste fidèle. Il ne peut pas changer. L’amour de Jésus est un amour qui désire aider, sauver, guérir. Ce que Jésus désire avant tout c’est transformer Pierre, guérir ses cicatrices. L’amener plus loin dans sa foi, vers une relation plus profonde. A trois reprises, il lui pose la même question : m’aimes-tu ?
Ce matin, Jésus demande à chacun d’entre nous : m’aimes-tu.
Cela nous interpelle. Cela nous fait penser à nos faiblesses, nos fautes, la manière dont nous avons renié notre Seigneur, nous aussi.
Cette question va droit au cœur de notre relation avec Jésus.
Qui est-il pour nous ? Est-Il simplement quelqu’un sur qui je m’appuie quand j’ai besoin d’un soutien ? D’une aide ? Ou est-ce que je l’aime plus que quiconque ?
Après une dispute au sein d’un couple ou d’une famille ou dans l’église, la famille de Dieu, la question se pose toujours : m’aimes-tu encore ?
Quand on a fauté, que l’on a maltraité l’autre, alors on n’est plus sûr de ce que l’autre nous aime encore.
Une telle question ravive peut-être le mal qu’on a fait à l’autre, mais elle montre aussi le désir de recommencer, de ne pas abandonner la relation. Elle montre le désir d’une relation renouvelée.
Quand Jésus demande pour la première fois, Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? il ajoute quelque chose : m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? Pourquoi Jésus demande-t-il cela ? Pierre, devrait-il aimer Jésus plus que les autres disciples ?
M’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ?
C’est justement ce que Pierre avait affirmé dans le jardin de Gethsémané, quand il avait dit à Jésus : « Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi » Et quand Jésus lui avait dit : « avant que le coq chante, tu me renieras trois fois », il avait clamé, haut et fort : « quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas ».
Si Jésus parle ainsi à Pierre, ce n’est pas pour lui montrer ses faiblesses, ses échecs. Non pas pour l’écraser, mais pour lui faire apprendre quelque chose à partir de son échec. S’il lui rappelle cela, c’est pour l’amener plus loin. C’est pour transformer sa manière de suivre le Christ.
Avant sa chute, Pierre comptait trop sur lui-même. Il avait compté sur ses propres forces, sa volonté. Mais à trois reprises il a trahi son Maître.
La troisième fois que Jésus demande, Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu, il est écrit : « Pierre fut attristé ». D’abord sans doute par le fait que Jésus semble ne pas vraiment croire que Pierre l’aime.
Mais sûrement aussi parce qu’à ce moment là, il se rend compte de sa faiblesse, ses trois reniements, sa présomption.
Il est attristé, c’est vrai, mais maintenant il est prêt à écouter ce que Jésus a à lui dire. Maintenant il est prêt. Dans le jardin de Gethsémané, Jésus l’avait averti, mais il ne l’avait pas cru.
Ce n’est pas forcément un mauvais signe si une parole de Jésus nous attriste. Lorsque nous découvrons notre situation, notre condition, ce que nous avons mal fait. Lorsque nous constatons notre misère en face de la sainteté de Dieu.
Par contre, ce serait mauvais signe si nous en restions là. Si nous sommes seulement attristés, accablés, par une question pareille, alors nous n’avons pas compris quelque chose, nous n’avons pas encore compris que Jésus n’est pas venu pour juger mais pour sauver. Il n’est pas venu pour condamner, mais pour nous délivrer.
Devant le Ressuscité Pierre se reconnaît comme il est vraiment, sans masque, sans façade. Il est triste. Mais ce n’est pas cela que désire Jésus. Il ne vise pas sa tristesse, mais sa repentance, sa conversion, son salut. Jésus ne désire pas nos larmes, sauf si nos larmes nous rapprochent de lui.
Alors, dans ce cas-là, tant mieux pour toutes ces larmes qui ravivent en nous notre amour pour lui.
La question de l’amour, c’est la question centrale. Jésus a travaillé le cœur de Pierre en profondeur. Il a posé la base, c’est-à-dire : l’amour de Jésus qui ne change pas. Son amour plein de grâce et de pardon. Et en retour Il attend une réponse à la question : M’aimes-tu ?
En quelque sorte, il est facile de dire à Dieu « je t’aime ». Or, il est beaucoup plus difficile de le vivre, de le mettre en pratique. Je pense qu’on est tous d’accord là-dessus.
Comment aime-t-on Jésus ? En aimant ses frères et sœurs. En aimant ses brebis, ses agneaux.
Après ce triple oui de Pierre, Jésus lui dit : suis-moi.
Nous sommes invités à répondre à cette question. Et la réponse changera notre vie.
Celui qui aime vraiment Jésus, le suit. Il devient son disciple. Le suivre dans sa dépendance et obéissance envers son Père céleste. Si on prétend aimer Jésus, mais qu’on ne le suit pas, ou que l’on ne veut pas le suivre dans tous les domaines de la vie, on a échoué le test. C’est pour cela que Jésus pose trois fois la même question, m’aimes-tu ?
Trois fois, pour éviter que la personne ne réponde pas rapidement, de façon superficielle, sans se demander si elle aime vraiment le Seigneur, ou pas.
Trois fois, afin qu’elle puisse réfléchir sereinement, librement.
Jésus nous pose la même question à nous.
Si nous disons oui, alors il nous dit la même chose : Suis-moi.
Regard de l’autre – Il fallait marquer quelque chose encore
Quand le Seigneur lui a demandé : m’aimes-tu ? nous, les autres, nous avions tous l’impression que Jésus posait cette question à nous aussi.
Nous étions sept, et nous étions tous interpellés. Cette question nous rendait tristes, nous aussi.
On voyait que Simon était comme un homme brisé. Mais, on était tous les sept comme des hommes brisés.
Parce que, à vrai dire, notre rôle lors du procès de Jésus et de sa crucifixion n’a pas été brillant non plus. Nous ne l’avions pas défendu. Nous étions des lâches. Nous l’avions tous abandonné, laissé mourir tout seul.
Nous avions tous perdu notre crédibilité. Comment pourrions-nous devenir ses envoyés spéciaux ?
Quand Jésus à pardonné Pierre son infidélité à lui, il nous a tous pardonné notre lâcheté à nous
Quand Jésus lui a donné une deuxième chance, il nous a donné un deuxième change, à nous aussi.
Quand Jésus à réhabilité Pierre dans son ministère, il nous a tous réhabilités.
Et on a tous compris que Jésus voulait que Pierre soit de nouveau le premier entre nous.
Après l’ascension de Yechoua au ciel, nous avons commencé à annoncer le message de l’Evangile.
Moi, je sortais souvent avec Simon pour discuter avec les gens dans le temple. Lui avait un don de faire des miracles. Et il en a fait tellement !
Le Seigneur l’a vraiment utilisé pour poser les bases de l’Église. Il s’est montré un véritable roc.
Bon, pas nécessaire que je vous dise tout ça. Vous pouvez le lire dans le deuxième bouquin de Luc, que vous appelez maintenant Actes des apôtres, je crois.
Il y a encore quelque chose qui m’a frappé dans cette histoire. Il fallait que je marque dans mon récit.
Faut dire, qu’avant la résurrection, on avait tous un peu de mal avec Simon, on le trouvait un peu prétentieux. Orgueilleux. Trop concentré sur lui-même. Lui et ses projets grandioses.
Par contre, après cette rencontre avec le Seigneur en Galilée, il était un autre homme.
Comme transformé. Né de nouveau, en quelque sorte.
Plus humble. A l’écoute les autres. Attentif à leurs besoins.
Quand il y a un conflit, c’est lui qui cherche une solution qui convient à tous.
Bon, parfois, il pouvait être dur, surtout avec des gens têtus. Et il ne supportait pas du tout l’hypocrisie.
Mais cela n’empêche qu’il est devenu un vrai berger. Un leader qui connaissait ses faiblesses, et qui savait combien la grâce de Dieu surabonde, là où l’homme reconnait ses péchés.
Un berger qui est allé jusqu’au bout de son amour pour le Seigneur.
Voilà ce que je voulais encore ajouter.
Quand Jésus a réhabilité Pierre, il a dit : « Pais mes brebis. En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.
Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi.
Expression étrange. Quand tu seras vieux, tu étendras tes mains… Nous ne comprenions pas grand-chose à cela. Quelqu’un pensait que cela voulait dire que Simon ne serait plus un dirigeant mais qu’il serait dirigé par d’autres apôtres. A toute évidence, c’était faux.
D’autres pensait que cela voulait dire qu’il deviendrait aveugle, de sorte que l’on devrait le prendre par la main. Un autre a suggéré que cela faisait allusion à une sorte de démentie, ou une grave arthrose, ou quelque chose comme ça, et que Simon serait renfermé dans une maison de retraite, contre son gré.
Plus tard, nous l’avons compris.
Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu.
C’est pourquoi je l’ai marqué.
Avec le recul, j’ai l’intime conviction que Simon, lui, l’a compris ce jour même. Qu’il a toujours su, tout au long de son ministère d’apôtre, qu’un jour il serait exécuté, comme le Seigneur en quelque sorte.
Et tout au long de son ministère, il l’a assumé. Il a continué à suivre le Seigneur. Sans reculer devant les difficultés.
Il savait qu’un sort douloureux lui attendait.
Quand il a été capturé pour être exécuté à Rome, il a suivi le Seigneur encore. Devant le supplice, il s’est certainement souvenu de la question de Jésus au bord du lac de Tibériade : m’aimes-tu ?
Je sais que le Seigneur lui a donné la grâce d’aller jusqu’au bout de son amour pour son maître.
Les soldats l’ont forcé d’étendre ses mains sur une croix. Là, il n’a pas renié sa foi.
Sans rétracter, il est allé jusqu’au bout de son amour pour son maître.