Date : Dimanche 24 janvier 2021 Références : 2 Corinthiens 11 : 1 - 15
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Introduction :
Vous est-il déjà arrivé de vous retrouver dans une situation où ce que vous faites n’est pas apprécié à sa juste valeur ? Où vos capacités, ou bien même votre valeur est remise en cause ? Vous vous retrouvez alors peut-être comparé à des personnes, qui sont meilleurs que vous, plus belles, plus fortes… du moins en apparence.
C’est ce qui est aussi arrivé à l’apôtre Paul a un moment de sa relation avec l’Église de Corinthe. Il a implanté cette Église et il a gardé le contact avec elle à travers des lettres dans lesquelles on peut voir que leur relation était souvent tumultueuse.
Dans le texte que l’on va lire dans quelques instants, Paul va se défendre face à des accusations qui ont été lancées par des membres de l’Église de Corinthe.
[LECTURE DU TEXTE]
Les reproches.
Paul est un grand apôtre, il a fondé de nombreuses Églises, il a contribué à la propagation de l’évangile jusqu’au bout du monde. En ce qui concerne l’Église de Corinthe il leur a apporté l’évangile qui les a libérés de leur condition d’esclavage au péché. Alors que peuvent-ils bien lui reprocher ?
On trouve ces reproches au début du chapitre : on lui reproche d’être timide en personne, puis hardi dans ses lettres. On lui reproche de ne pas être un très bon orateur. En fait pour résumer on lui reproche son manque d’éclat.
Et face à ce manque d’éclat, les membres de cette Église se mettent à lui préférer d’autres prédicateurs qui eux ne manquent pas d’éclat. Ce sont eux que Paul va nommer « Super-Apôtres ». Est-ce que cette formule est de Paul, des corinthiens ou bien est-ce que ce sont ces prétendus « super-apôtres » qui se donnent eux-mêmes ce nom. Ces gens sont manifestement de très bons orateurs qui plaisent plus aux corinthiens. Ils proclament ce qu’ils disent avec conviction et force de conviction.
Mais l’important, est-ce vraiment l’éclat ? Est-ce vraiment la force avec laquelle un message va être proclamé ?
Da la même manière que ces orateurs je pourrais vous dire ce matin : « Mes chers frères et sœur, il y a quelque chose de très important sur mon cœur ce matin : pour vivre bien et heureux, mangez cinq fruits et légumes par jours ! » Et l’on voit bien que si la forme peut être attrayante ou convaincante, le message lui est bien creux.
En fait ce qui est reproché à Paul c’est une certaine simplicité dans sa manière de prêcher l’évangile, mais une simplicité qui va aussi avec de paire avec une réelle authenticité.
2. La réponse de Paul.
Alors quelle réponse Paul veut-il donner à cela ? Est-ce qu’il va complètement changer sa manière de prêcher, se mettre à imiter ces super-apôtres ? Non.
Il se pose en opposition à ces orateurs qui s’appuient plus sur la forme que sur le message parce qu’il sait que le plus important c’est précisément ce message.
Ces apôtres parlent mieux, mais ils ne savent pas ce qu’ils disent. Leur message n’est pas réellement celui de l’évangile.
Notre société mesure le pouvoir en terme de de puissance. Si vous êtes une célébrité, si vous êtes beau, riche, si vous un sportif professionnel, un avocat talentueux, un docteur ou un politicien par exemple, vous serez considéré comme fort. Les gens qui sont brillants nous impressionnent par leur intellect et par leurs capacités oratoires. Et cette culture s’est aussi fait sa place dans l’Église. On cherche aussi parfois à démontrer la force de nos Églises en cherchant le succès. Mais dans le chapitre suivant, 2 Corinthiens 12, lorsque Paul argumente pour montrer l’authenticité de son ministère il ne le fait pas en faisant référence au visions ou aux révélations qu’il a reçu de Dieu, mais en parlant de sa faiblesse !
Et si Paul devait aujourd’hui être l’orateur d’une rencontre de pasteurs pour parler de son ministère son sujet principal ne serait sûrement pas la manière dont il a implanté 21 églises en Asie-Mineure, et son message d’ouverture ne serait sûrement pas intitulé « Six étapes pour susciter des leaders au sein de l’Église ». Il parlerait probablement d’abord de la manière dont Dieu n’a pas exaucé ses prières pour une guérison personnelle, en parlant de sa fameuse « épine dans la chair », il décrirait à quel point il était faible et brisé. Mais il ajouterait sûrement « Il y a un message là-dedans. Si Dieu peut m’utiliser il peut utiliser tout le monde ! »
Voilà pourquoi le plus important ce n’est pas l’apparence mais mais le fond.
Conclusion :
Et pour nous aujourd’hui ? Les super-apôtres sont encore là, c’est clair. Et je crois qu’un petit tour sur YouTube à notre époque où tout le monde se met à faire des vidéos peut nous le montrer assez facilement.
De ce texte on peut sortir une grille de lecture, d’évaluation de ce que l’on entend. Et LE critère d’évaluation qui nous est donné ici c’est le message. En fait on peut se poser une question simple. Est-ce que la forme, quelle qu’elle soit, est là pour servir le message, pour le mettre en valeur ? Ou bien, est-ce que le message n’est qu’un prétexte pour se mettre en scène ? Souvenons-nous que l’évangile n’est pas une mise en scène, souvenons-nous de l’exemple de Paul, qui tire sa force de la grâce de Dieu qui se manifeste dans sa faiblesse.